Pour introduire à notre formation Co-construire dans un monde complexe, petit détour par une lecture très inspirante : « Antidote au culte de la performance. La robustesse du vivant , un opuscule de 60 pages signé Olivier Hamant.
Olivier Hamant est directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, chercheur au laboratoire de reproduction et développement des plantes à Lyon, et directeur de l’Institut Michel Serres pour les ressources et les biens communs.
Pour envisager notre futur, ce biologiste de formation propose de sortir du culte de la performance en s’inspirant des principes de la nature et du vivant : la coopération, la circularité et la robustesse. Tout est, de nos jours, aménagé pour augmenter l’efficacité (atteindre son objectif) et l’efficience (avec le moins de moyens possibles), double ingrédient de la performance, mantra de nos sociétés modernes. « Nous sommes devenus une civilisation de l’optimisation généralisée ». Rarement remise en cause,cette sacro-sainte performance est inscrite partout, y compris dans nos meilleures intentions pour régler nos problèmes socio-économico-environnementaux : développement durable, sobriété énergétique, smart cities, management libéré, …
Notre biologiste montre, quant à lui, que la nature est en réalité très peu efficace ou efficiente. Saviez-vous par exemple que le processus de photosynthèse, qui permet de convertir le CO2 en fibre de carbone, affiche un rendement, en général, inférieur à 1% ? Les plantes gâchent donc 99% de l’énergie solaire ! On est bien loin des rendements des panneaux solaires autour de 15% ! En 3,8 milliards d’années, les plantes n’ont donc assuré aucune optimisation.
Autre exemple : la chaîne alimentaire. Herbivores comme carnivores gaspillent 90 % de l’énergie fournie par leurs aliments : un véritable gâchis, un carnage de ressources énergétiques.
« Voilà qui devrait nous interroger… ».
Pourquoi ce gaspillage de la nature ? Pour pouvoir faire face aux imprévus et aux fluctuations biologiques et environnementales. « Aujourd’hui, nous savons que ce gaspillage est absolument nécessaire à la photosynthèse pour gérer les fluctuations lumineuses et biologiques, et de même, l’énergie dilapidée le long de la chaîne alimentaire permet aux services écosystémiques de fonctionner, notamment pour amortir les fluctuations environnementales. »
L’optimisation a du sens quand les contraintes sont connues et prévisibles. « L’hypothèse cachée de la plupart des projets que nous élaborons est un monde stable, en abondance de ressources et en paix. » précise l’auteur. Or, notre monde, va devenir de plus en plus imprévisible et fluctuant.
Olivier Hamant propose donc la robustesse comme réponse opérationnelle aux turbulences sociales, financières, sanitaires, écologiques, énergétiques ou géopolitiques et répondre aux problématiques complexes auxquelles nous sommes confrontés’
Il montre où il est vital et comment appliquer le concept de robustesse dans divers domaines : agriculture, économie circulaire, innovation, travail, organisation, etc. Il ne s’agit pas de renoncer à l’efficience ou à la sobriété, il s’agit de ne les mettre en œuvre que dans le cadre de solutions robustes.
La robustesse se construit, comme sur l’échelle des vivants, sur de la circularité, de la réutilisation matérielle mais aussi sur la richesse des interactions et de la collaboration pour résoudre les problèmes. Faire de la robustesse, c’est sortir de la pensée réductionniste « qui valorise l’appauvrissement des interactions » pour aller vers la pensée systémique « qui se construit au contraire sur l’abondance des interactions. »
Ces interactions ne se construisent pas en évacuant le conflit ! Que du contraire, la robustesse sociale se construit sur les contradictions internes. « Le rôle stabilisateur des contradictions est un fondement de la société démocratique robuste ».
Passer d’une société performante à une société robuste, c’est certes «une révolution copernicienne ». Mais c’est aussi, nous dit Olivier Hamant, « face aux constats qui peuvent écraser, et aux limites du développement durable ou de la sobriété, une voie ouverte et stimulante qui démine l’éco-anxiété grandissante. Un engagement communicatif à transmettre. »
Vous souhaitez construire une société plus robuste ?
Vous souhaitez vous outiller pour construire une pensée plus systémique et une société plus collaborative ?
Vous souhaitez construire une société plus robuste ?
Alors inscrivez-vous vite à notre formation à la Stretch collaboration et à la mise en place de Social lab organisée en collaboration avec Reos Partners !
La stretch collaboration est une approche qui s’appuie sur l’acceptation du conflit, l’expérimentation et la co-création et qui permet de travailler avec des personnes qui n’ont pas forcément les mêmes valeurs, ni la même vision, ni les mêmes intérêts, …
Un Social lab est un lieu d’expérimentation et d’innovation sociale où des personnes concernées, aux profils variés, recherchent les causes profondes de ce qui ne fonctionne pas dans le système et collaborent pour élaborer et tester, dans le monde réel, des solutions aux problématiques identifiées.
Infos pratiques
Public-cible ? Toute personne amenée à faciliter ou à participer à la co-construction de projets autour de thématiques complexes (au sein d’associations, d’administrations, d’entreprises, etc.)
Quand ?
- Formation à la « stretch collaboration » : le 18 et 19 avril 2024
- Formation à la mise en place de Social lab : le 13 et le 14 juin 2024
La seconde formation se construisant sur la première, il est recommandé aux participant·es de s’inscrire aux 4 jours de formation.
Où ? la Marlagne, Chemin des Marroniers, à 5000 Namur
Prix ? pour les 4 jours de formation incluant les pauses café-thé et un lunch à midi.
- 280€ pour les particuliers
- 320€ pour les associations, les acteurs publics, indépendants …
- 400€ pour les entreprises
Crédit image d’illustration : Adobe Stock
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