Le Plan climat belge est « insuffisant » selon l’analyse rendue par la Commission Européenne le 26 février. Si l’on ajoute à ce constat d’échec que de nombreuses mesures préconisées par celui-ci sont en retard dans leur application, il y a de quoi s’inquiéter. Et le contexte pré-électoral n’est propice à aucune avancée significative…
L’analyse de la Commission européenne rendue publique le 26 février est claire : la Belgique n’atteindra pas son objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030, à savoir -47% par rapport a 2005, hors industrie. Elle lui impose donc d’ajouter de nouvelles politiques et mesures en particulier dans les secteurs de la mobilité et du bâtiment. La Belgique a jusqu’au mois de juin pour se mettre en ordre.
La Commission estime également que le plan est trop flou. La Belgique doit « compléter les informations sur les politiques et les mesures en précisant clairement leur champ d’application, leur calendrier et, si possible, l’impact attendu sur la réduction des gaz à effet de serre ». En incluant aussi une description des besoins et des sources d’investissement.
Canopea ajoute une observation à ce sévère – mais justifié – bulletin, du moins en ce qui concerne la partie wallonne du plan (PACE). Les quelques mesures climatiques effectivement planifiées sont en retard de mise en œuvre. Autrement dit, la plupart des mesures qui devraient être appliquées incessamment, ne sont pas encore déclinées sous forme de texte légal.
Quelques exemples :
- La fin d’installation d’appareils de chauffage au mazout ou au charbon prévue pour mars 2025 dans les bâtiments neufs et en janvier 2026 dans les bâtiments existants. Cela veut dire dans 12 mois. C’est demain quand on sait le temps nécessaire pour faire voter un décret.
- Autre exemple, les obligations de rénovation : dans moins d’un an (janvier 2025), les nouveaux biens mis en location ne pourront plus être de PEB G. Compte-t-on en avertir les propriétaires le 31 décembre ?
- Encore plus en retard : l’interdiction de nouveaux feux ouverts à bois dans le résidentiel (à l’efficacité énergétique désastreuse et aux conséquences importantes sur la santé) qui devait être appliquée, selon le Plan wallon, à partir de… 2024 !
Le Plan climat doit être plus qu’une liste de bonnes résolutions que l’on peut ranger dans le placard après le nouvel an. Il doit devenir un vrai outil de gouvernance mis réellement en œuvre. Il ne reste que 4 mois avant les élections pour tenir le planning fixé. Et se mettre en phase avec les promesses faites dans l’Accord de Paris.
Contact presse : Eva Joskin, chargée de mission Energie/Climat – 0470/59.33.55
Annexes :
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