Ce 17 avril à Aiseau-Presles, nous avons manifesté contre le projet de l’entreprise Ether Energy, qui souhaite implanter 22’000 panneaux photovoltaïques sur 30 hectares de terres agricoles dans cette commune du Hainaut.
Pourquoi ? De nombreux acteurs spéculent sur les terres agricoles et contribuent très largement à la flambée des prix des terres, parfois sans y produire un radis pour nous nourrir ce qui met en dangé notre souveraineté alimentaire.
Ne mettons pas en concurrence agriculture et énergies renouvelables. Il y a bien assez d’espace bétonnés sur lesquels installer de telles infrastructures.
A Aiseau-Presles, nous avons donc sorti les tracteurs, bannières et percussions pour accompagner près de 150 personnes – agriculteur·rice·s et citoyen·ne·s mêlé·e·s – vers le champs menacé pour y mener des actions symboliques afin de réclamer un moratoire sur l’agrivoltaïsme en Wallonie, et une régulation du marché foncier agricole. Parce que oui, en 2024, il est encore nécessaire de rappeler l’urgence de réguler le marché foncier pour permettre aux paysan·ne·s d’accéder à la terre et assurer notre souveraineté alimentaire.
Les panneaux sur les hangars, pas sur les hectares !
Nous avons joyeusement planté des pommes de terres sur la parcelle concernée par le projet de l’entreprise Ether Energy, et laissé une trace de notre passage en bordure du champ : des dizaines de pancartes incitant à ne pas tomber dans le panneau de l’agrivoltaïsme !
6 orateur·rice·s se sont ensuite succédé·e·s au micro pour exprimer les raisons de la mobilisation, mais aussi de la colère que le projet d’Ether Energy suscite. Des agriculteur·rice·s aux représentant·e·s de différents collectifs, en passant par les représentant·e·s de la commune qui s’oppose également au projet, tous·tes sont venu faire passer le message : les panneaux sur les hangars, pas sur les hectares ! Les énergies renouvelables ne doivent pas être mises en compétition avec la fonction nourricière des terres. D’autant que chaque hectare perdu ici est pris ailleurs et la distance parcourue par nos aliments augmente. Une agriculture paysanne, locale et nourricière participe à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.
La Journée Internationale des Luttes Paysannes : à Aiseau-Presles et ailleurs !
Comme chaque année, le 17 avril, c’est la Journée Internationale des Luttes Paysannes. Cette journée commémore un triste événement de l’année 1996 : l’assassinat de 19 paysans brésiliens du “mouvement des travailleurs sans-terre” par des milices paramilitaires. Cette date offre donc l’occasion pour le Réseau de soutien à l’Agriculture Paysanne (RESAP) et ses alliés de dénoncer les impasses du système agro-productiviste, comme le font les sans-terre, et de clamer haut et fort leur soutien aux agriculteur·trice·s qui proposent des alternatives comme l’agroécologie.
Le ReSAP (Réseau de Soutien à l’Agricultture Paysanne) s’est concentré à Presles cette année, mais des actions ont été organisées partout en Belgique pour marquer cette journée importante, et les enjeux qui y sont liés :
Dans la province du Luxembourg
- sur le site de la Petite Foire Paysanne avec la traditionnelle plantation de patates qui seront récoltées le dernier week-end de juillet, quand les festivités de la Petite Foire batteront leur plein
- à l’Espace Florenville avec la projection en première vision du film “Intensif : ces agriculteurs alliés de la terre”
Dans la province de Namur
- A la Casserole lors d’une journée d’activités et d’échanges autour de la préservation des terres agricoles.
Dans la province de Liège
- au Clos Mercator avec une soirée débat du Festival Nourrir Liège, consacrée à l’interpellation des différents partis politiques francophones concernant la transition agroécologique et solidaire de nos systèmes alimentaires. Les enjeux d’accès à la terre étaient évidemment au centre des échanges !
- Et à l’aéroport de Liège dans le cadre du Festival Nourrir Liège, une après-midi consacrée à l’exploration d’un projet qui bétonnise les terres agricoles.
En Région bruxelloise
- sur la place Sainte-Croix : une mobilisation destinée à rappeler que le système alimentaire actuelle est dans l’impasse, et que des mesures structurelles sont nécessaires pour répondre à la précarité des mangeur·euse·s et des agriculteur·rice·s
- au DK : la soirée Grand Débat du Festival Nourrir Bruxelles, consacrée aux réponses que l’Europe apporte (ou non) à la colère agricole qui s’exprime depuis des mois dans les rues
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