Ringardiser la performance. Construire la robustesse

Il y a quelques mois, je vous parlais d’un petit livre d’Olivier Hamant, « Antidote au culte de la performance. La robustesse du vivant. »

Ce biologiste de formation y explique que, de nos jours, tout est aménagé pour augmenter l’efficacité (atteindre son objectif) et l’efficience (avec le moins de moyens possibles). La performance, construite autour de ces deux objectifs, est le mantra de nos sociétés modernes.  « Nous sommes devenus une civilisation de l’optimisation généralisée ».

Or, selon Olivier Hamant, pour faire face aux fluctuations auxquelles elle est confrontée, la nature est en réalité très peu efficace ou efficiente… L’auteur propose de s’inspirer des principes de la nature et du vivant : la coopération, la circularité et la robustesse pour sortir du culte de la performance. Construire la robustesse est une réponse opérationnelle aux turbulences sociales, financières, sanitaires, écologiques, énergétiques ou géopolitiques présentes et à venir…  

Des exemples concrets …

Sur sa page LinkedIn, Olivier Hamant publie régulièrement des articles pour expliquer ce qu’il entend être la performance pour la « ringardiser » et la robustesse pour la « construire ».

Il a rassemblé ces exemples dans un pdf que je joins ici.

Réflexions et extraits choisis de ce document – brut – inspirant et pédagogique.

• Il y a (grosse) entreprise et (grosse) entreprise. Certaines sont ringardes, d’autres sont robustes. (…) Les exemples sont particulièrement parlants.
• « Quand une mesure devient une cible, elle cesse d’être fiable. La loi de Goodhart dit simplement et froidement la contreproductivité des indicateurs de performance. Poussé à l’extrême, le focus sur la performance nous fait oublier tout le reste ».

Il serait temps que les gourous de la performance, comme Mc Kinsey, le comprennent…. Et peut-être que nous balayions devant notre porte ?  

• A propos des ultra-riches : « La politique actuelle de microcastes au service du culte béat de l’efficacité va contre la robustesse sociale; c’est la politique mortifère de l’extrême. »
• [Qu’est-ce qui] « empêche nos décideurs d’être plus courageux ? L’argent, le pouvoir ? Le mal est probablement plus profond: le culte de la performance. »
• « La performance ne nourrit pas les humains, elle alimente surtout une vision extraterrestre de l’agriculture. C’est l’occasion de rappeler que la monoculture n’est pas une méthode; c’est une idéologie totalitaire. »
• A contrario, la diversité est synonyme de robustesse et ce, dans tous les domaines : nature, agriculture, entreprises, démocratie et décision collective, etc.
• Les bisons sont bien plus robustes pour capturer le CO2 que les usines…

Découvrez d’autres pistes de réflexion et d’action autour de la robustesse dans les domaines sociaux, environnementaux agroalimentaires dans le document.

Et si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à les partager.

Crédit image d’illustration : Adobe Stock