Pollution de l'air & Santé
Plusieurs Maisons Médicales sont équipées d’un micro-capteur mesurant la qualité de l’air à l’échelle de leur quartier !
Découvrez ici les mesures en temps réel de votre quartier ainsi que des informations utiles sur la qualité de l’air en Wallonie !
Le projet
CAPT’Action évalue la pollution de l'air en Wallonie
CAPT’Action est un projet de science citoyenne ayant pour mission d’évaluer la pollution de l’air à l’échelle de plusieurs quartiers wallons en partenariat avec les maisons médicales.
La pollution de l’air a des répercussions négatives sur la santé publique et sur le bien-être des riverains. C’est pourquoi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande aux Villes de ne pas dépasser certains seuils de pollution.
Pour tenter de pallier ce problème et protéger au mieux la santé des riverains, la Région wallonne a défini des valeurs réglementaires à ne pas dépasser pour la qualité de l’air ambiant. Malheureusement, ces valeurs ne protègent pas assez notre santé.
En Wallonie, il existe plusieurs stations officielles de mesure de la qualité de l’air. Tous les résultats sont d’ailleurs disponibles en temps réel sur le site Walonnair.
Dans le cadre de ce projet avec les maisons médicales, nous souhaitons aller un cran plus loin pour mettre davantage en lumière ces nuisances et demander la mise en place d’actions ambitieuses !
Après avoir initié ce projet en région namuroise, CAPT’Action s’étend maintenant à travers la Wallonie grâce aux différentes maisons médicales qui accueillent un micro-capteur sur leurs façades et sensibilisent leurs patients aux enjeux sanitaires liés à la qualité de l’air. »
Dans les années à venir, Canopea souhaite étendre ce réseau de mesure dans différentes villes wallonnes ! Votre structure est Intéressée de rejoindre l’aventure ? N’hésitez pas en en faire part par email à l’adresse info@canopea.be !
Pour toute autre question concernant ce projet, merci de les adresser à l’adresse p.jamar@canopea.be
Mesures
Les capteurs mesurent en continu divers polluants atmosphériques
5 maisons médicales participent actuellement au projet CAPT’Action, découvrez les mesures en temps réel en cliquant sur l’établissement de votre choix :
Les mesures sont effectuées à l’aide de capteurs fournis par l’entreprise Atmotrack.
Informations polluants
Tout savoir sur les polluants que nous analysons
Les informations ci-dessous détaillent les enjeux et sources de pollution associées à chaque polluant mesuré dans le cadre du projet CAPT’Action. Ces informations sont issues du Portail Wallonair et du site de l’AWAC.
La pollution de l’air par les particules apparaît au niveau européen comme la problématique environnementale ayant le plus gros impact en termes de santé publique et de coûts socio-économiques. Tentons de comprendre pourquoi dans les paragraphes ci-dessous !
Généralités et origines :
Solides ou liquides, les particules fines sont présentes sous forme d’aérosol dans l’air ambiant. Leur composition varie fortement selon la source de pollution mais on peut y retrouver des sulfates, nitrates, ammonium, du carbone, des composés organiques, des métaux, … Les sources anthropiques de cette pollution sont multiples mais voici les principales :
- Processus de combustion: production énergétique, chauffage domestique, trafic routier, …
- Usure des freins et des pneus (émissions hors-échappement)
- Processus industriels: métallurgie, cimenteries, production d’engrais, extraction, …
- Activités agricoles : aérosols provenant des épandages de fertilisants (nitrates d’ammonium), …
Évolution :
Les émissions de PM10 et PM2.5 sont en diminution depuis 2000. Une progression en partie due aux mesures d’abattement dans l’industrie, la fermeture d’installations sidérurgiques, la généralisation des filtres à particules, … Néanmoins, l’augmentation de la consommation de bois-énergie dans le secteur résidentiel entraine une augmentation des émissions pour le secteur résidentiel. En effet, la consommation de bois-énergie a plus que doublé entre 2000 et 2018.
Effets sanitaires :
Sur le court-terme : réactions inflammatoires des poumons, augmentation des affections cardio-vasculaires, …
Sur le long-terme : bronchites, asthmes, cancers …
La pollution particulaire augmente ainsi le risque de mortalité, de maladies cardio-vasculaires et même de cancer des poumons. Ainsi, notre espérance de vie s’en voit diminuer de plusieurs mois.
Leur caractère nocif découle de leur caractéristiques physiques (petite taille) mais également de leur composition (substances toxiques pouvant pénétrer dans le système sanguin).
Plus ces particules sont fines et dense dans l’air, plus elles présentent une menace environnementale (longue durée de vie et propagation dans l’atmosphère) et sanitaire (pénètrent profondément dans notre système respiratoire). Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, il n’existe pas de seuil sous lequel les particules n’ont pas d’impact sur la santé.
Plusieurs études scientifiques ont montré que, lors d’épisodes de pics de pollution, il y a une augmentation du nombre d’hospitalisations et d’absentéisme au travail. Il y a également une perte de qualité de vie, tout particulièrement pour les personnes à risque comme les asthmatiques ou les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires.
Les plus petites particules, et donc les plus nocives, atteignent à peine quelques nanomètres (= millionièmes de millimètres), on les appelle alors « Particules ultrafines ». Les particules fines sont quant à elles 1000 fois plus grosses que les « ultrafines », mais ne dépassent pas le millième de millimètre. On utilise alors l’échelle des micromètres [µm] pour les catégoriser selon leur taille. La plus grosse fraction est celle des PM10 désignant les particules inférieures à 10 µm, soit un centième de millimètre (PM vient de l’anglais pour Particulate Matter). Bien qu’il s’agisse de la « plus grosse » fraction de particules fines, les PM10 sont tout de même 6 à 8 fois plus fines qu’un cheveu ! On retrouve ensuite la fraction des PM2.5 (particules < 2,5 µm) et les PM1 (< 1 µm).
Généralités et origines :
La combinaison des oxydes d’azote (NO) et des dioxydes d’azote (NO2) constitue la pollution des oxydes d’azote (NOx).
Les émissions anthropiques proviennent majoritairement des processus de combustion (oxydation à haute température de l’azote) et les principales sources d’oxydes d’azote sont les secteurs gros consommateurs d’énergie. En Wallonie, le secteur des transports est ainsi responsable 37% des émissions anthropiques, suivi du secteur industriel responsable de 31 % des émissions.
En milieu urbain, là où les émissions du trafic sont prépondérantes, les concentrations en oxydes d’azote dans l’air peuvent même être considérées comme caractéristiques de la densité et des conditions du trafic.
Évolution :
En Wallonie, les émissions de NO2 ont fortement diminué sur les trois dernières décennies. On estime que la pollution de NOx a été réduite de 67 % entre 1990 et 2020. Cette diminution découle notamment de l’évolution de notre parc automobile soumis à des normes d’émissions de plus en plus strictes (normes Euro I à Euro VI). L’électrification progressive de certaines flottes de bus a également contribué à cette diminution.
Dans le secteur de l’énergie, la mise en service des centrales électriques (Turbine Gaz Vapeur) et la fermeture des centrales électriques alimentées en charbon a fortement réduit les émissions de ce secteur. Une diminution significative s’explique également par les fermetures d’industries liées au secteur de la sidérurgie.
Effets sanitaires :
Si le NO (monoxyde d’azote) est inoffensif aux concentrations rencontrées, il en est tout autre pour le NO2 (dioxyde d’azote) !
Le NO2 est un oxydant, irritant pour les voies respiratoires et tout particulièrement les bronches. Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres face à ce polluant. Les personnes souffrant d’asthme ou de pathologies respiratoires chroniques constituent en effet une population à risque. Chez l’enfant, l’exposition au NO2 augmente également la sensibilité aux agents pathogènes (virus, bactéries, …).
De plus, plus nous sommes exposés au dioxyde d’azote, plus le risque de contracter des maladies cardio-vasculaires (ou de décéder de celles-ci) est élevé.
NB : Au-delà de son impact direct sur la santé, le dioxyde d’azote est un précurseur de l’ozone (O3). En effet, le NO2 se transforme partiellement en ozone sous les rayons du soleil, on parle alors de photodissociation. L’ozone à basse altitude est considéré comme un polluant car, par son pouvoir oxydant, il a un impact négatif sur la santé, la végétation et les matériaux.
Envie d’en savoir plus ? Nous vous invitons à consulter la documentation relative au NO2 sur Wallonair ainsi que celle de l’AWAC.
Généralités et origines :
A l’inverse des polluants décrits précédemment, l’ammoniac provient essentiellement du secteur agricole. En effet, certaines pratiques agricoles telles que le stockage et l’épandage de lisier ou l’utilisation d’engrais azotés entrainent des émissions importantes de NH3.
Cependant, le secteur agricole n’est pas le seul responsable de ces émissions. Certains véhicules (ceux équipés de catalyseurs), des processus industriels, l’utilisation de certains détergents, décomposition de la matière organique (égouts, compostage, …), etc… contribuent également aux émissions totales de NH3.
Enjeu environnemental :
Contrairement aux polluants abordés ci-dessus, l’ammoniac ne fait pas partie des substances prioritaires réglementées par la directive européenne concernant la qualité de l’air ambiant. Néanmoins, l’ammoniac contribue à l’acidification de l’environnement (au même titre que le SO2 et les NOx). En effet, lors de sa dégradation en nitrates, l’ammoniac acidifie l’air, les eaux de surface et le sol. Le bâti est également victime de ces substances lors d’épisodes de pluies acides dégradants bâtiments et monuments.
Les retombées d’ammoniac entrainent également des problèmes d’eutrophisation de l’environnement suite à l’accumulation d’azote (N). L’azote est une substance nutritive. Lorsqu’il est présent en trop grande quantité dans un milieu aquatique, il entraine la prolifération d’algues en surface qui s’en nourrissent.
Effets sanitaires :
Quant aux impacts sanitaires, l’ammoniac n’a pas d’effet toxique sur la santé s’il est présent en faible concentration. Il peut néanmoins arriver qu’il se dégrade en sels d’ammonium, atteignant la taille des particules fines et occasionnant ainsi les mêmes problèmes de santé publique que ceux évoqués plus haut (voir rubrique « Particules fines ».
Évolution :
Les émissions de polluants acidifiants (SOx, NOx, NH3) ont diminué de deux tiers entre 1990 et 2020. Des diminutions significatives ont eu lieu dans les secteurs suivants :
- Énergie: – 93 % grâce à l’utilisation croissante de gaz naturel en remplacement de combustibles plus émetteurs comme le charbon et à la fermeture des centrales électriques alimentées au charbon, mise en service des centrales électriques TGV (turbine gaz vapeur), ;
- Industrie: – 81 % grâce à l’installation des systèmes de désulfurisation des fumées de combustion, fermeture de certains outils particulièrement polluants (cokeries, installations sidérurgiques…) ;
- Résidentiel: – 80 % notamment grâce à la mise sur le marché de chaudières plus performantes ;
- Transport routier: – 76 % grâce à l’abaissement de la teneur en soufre du diesel et du fuel lourd, l’amélioration des performances des moteurs (normes EURO), généralisation de l’utilisation de pots catalytiques, … ;
- Agriculture: La diminution plus modérée des émissions de NH3 (- 25 %) s’explique quant à elle essentiellement par la diminution de la taille du cheptel bovin et la réduction des quantités appliquées de fertilisants azotés.
Envie d’en savoir plus ? Nous vous invitons à consulter la documentation relative au NH3 sur le site de Bruxelles-Environnement et sur le site de l’Etat l’environnement wallon
Les informations reprises dans les paragraphes suivants sont extraites des analyses de Canopea sur la pollution sonore : « Le bruit, ce son devenu nuisible pour la santé », « Investissons dans l’environnement sonore » et « Perception du bruit en Wallonie ». Le lecteur intéressé par la thématique trouvera de nombreuses sources utiles dans ces articles.
Généralités et origines :
Quand nous parlons de « pollutions », nous pensons souvent à ces fumées jaillissant de l’échappement de nos véhicules, à ces nuages noirs rejetés par les cheminées de nos usines, à ces déchets ménagers égarés dans la nature, à ces eaux sales dans lesquelles on ne peut plus se baigner… Néanmoins, d’autres types de pollutions existent. Certes moins palpables, moins médiatisées, mais tout autant nuisibles et nocives. Parmi ces « autres » pollutions figure le BRUIT. Selon l’Agence européenne pour l’environnement (EEA), 20% de la population européenne est exposée à des niveaux de bruits néfastes pour la santé1. Les transports (trafic routier, ferroviaire et aérien) constituent la source principale de pollution sonore.
Effets sanitaires :
Agacements, troubles du sommeil, maladies cardiaques, mortalité prématurée, troubles cognitifs infantiles,… les externalités négatives liées au bruit sont nombreuses ! A la demande des Etats membres de l’UE, l’OMS propose donc en 2018 des recommandations pour protéger la santé humaine de l’exposition au bruit 4. Ces lignes directrices donnent des orientations souhaitables pour notre bien-être. Parmi les recommandations pour limiter l’exposition au bruit figurent les valeurs-seuils suivantes :
Les valeurs limites de bruits fixées par l’Arrêté du Gouvernement Wallon du 22 décembre 2016 pour les grands axes routiers sont bien moins ambitieuses que celles préconisées dans le dernier rapport l’OMS sur le sujet. Ce décalage, illustré dans le tableau ci-dessous, pose question ! En effet, les risques d’hypertension, de maladie coronarienne et d’accident vasculaire cérébral augmentent à partir de 50-55 dB(A) Lden, tandis que des effets du bruit sur le sommeil sont observés en deçà de 40 dB(A) Lnight.
Évolution :
Le graphique ci-dessous reprend l’estimation du nombre de belges exposés à des niveaux de bruit supérieurs aux valeurs-seuils définies par la Directive européenne. Qu’il s’agisse de l’exposition moyenne (LDEN en jaune) ou de l’exposition nocturne (LNIGHT en bleu), le trafic routier occupe la 1ère place du podium des nuisances depuis le début des mesures en 2007. En 2017, nos transports routiers ont ainsi exposé plus de 2 millions de personnes à des niveaux sonores jugés néfastes pour leur santé (Lden ≥ 55 dB).
Concernant la Wallonie, près de 660 600 habitants (18,7 % de la population wallonne) sont exposés à plus de 55 dB(A) Lden (données 2017) le long des axes routiers dont le trafic dépasse 3 millions véhicules/an, en ne considérant que cette seule source de bruit. Quant à l’exposition sonore nocturne liée à cette même source, près de 556 000 habitants (15,8 % de la population wallonne) y sont exposés à plus de 50 dB(A) Lnight. La figure ci-dessous reprend la répartition de cette exposition selon le niveau sonore (dB(A)) ainsi que la période considérée (LDEN, LNIGHT).
Les Bons Gestes !
En tant que citoyen·ne, nous ne sommes évidemment pas responsables de l’ensemble des pollutions de l’air ! Néanmoins, il existe quelques leviers d’action que nous pouvons activer à notre échelle, tant pour limiter notre impact sur la qualité de l’air que nous respirons que pour se protéger au sein de notre domicile !
Pour limiter notre impact sur la qualité de l'air
Voici une série de mesures que nous pouvons collectivement mettre en œuvre pour améliorer la qualité de l’air ambiant:
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Pour se protéger de la pollution de l'air
Voici une série de mesures que chacun·e peut appliquer à son échelle pour éviter de s’exposer à des polluants néfastes pour notre santé:
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Partenaires
Ce projet est soutenu financièrement par la Région wallonne.
En partenariat avec l’ISSeP (Institut Scientifique de Service Public) et l’AWAC (Agence wallonne de l’Air et du Climat)