La 12ème Conférence des Nations Unies sur les Changements climatiques s’est terminée hier à Nairobi. A l’heure où la réalité des changements climatiques en cours n’est plus niée par personne (sinon quelques extrémistes) et où l’importance d’une action rapide pour en limiter les effets est martelée par les experts (climatologues mais aussi, de plus en plus, économistes), les décideurs mondiaux réunis dans la capitale kenyane n’ont pas réussi à dépasser une vision nationale et à court terme pour donner à la planète une chance de traverser sans trop de dommages une des principales crises auxquelles elle aie jamais été confrontée. Représenté à Nairobi par son Secrétaire général, Jean-Yves Saliez, Inter-Environnement Wallonie déplore cette absence de volonté politique. Pour la fédération, regroupant quelque 150 associations environnementales, nous allons droit dans le mur et nos gouvernants s’obstinent à klaxonner au lieu de sauter sur le frein…
Pour les environnementalistes, la Conférence de Nairobi présentait deux enjeux majeurs: préparer l’après 2012, soit les engagements faisant suite à la première phase du Protocole de Kyoto qui se terminera à cette date, et renforcer les moyens d’adaptation permettant aux pays moins avancés de faire face aux changements climatiques qu’ils subissent.
Sur ce second point, Nairobi a vu de réelles avancées dont il convient de se féliciter. Un accord est en effet intervenu sur le principe de fonctionnement du Fonds d’Adaptation et sur la future entité, majoritairement composée de représentants des pays concernés – c’est logique mais pas évident, qui en assurera la gestion.
Sur l’après 2012, par contre, les résultats sont modestes (si on est optimiste) voire nuls (si on est réaliste). Les 166 pays Parties au Protocole de Kyoto ont certes convenu de se revoir en 2008 pour procéder à une évaluation de celui-ci mais cela n’inclut pas – à ce stade – la moindre forme d’engagement de qui que ce soit. Si l’on sait
qu’il faudra réduire la moyenne mondiale des émissions de C02 de 30% d’ici 2020 et de 50% à l’horizon 2050 si on veut limiter le réchauffement à 2% (plafond au-delà duquel les conséquence environnementales, sociales, économiques et humaines seraient dramatiques);
que 14 ans après la Convention de Rio sur les Changements climatiques (1992), les pays signataires s’étant engagés à; «stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique» n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur un niveau de concentration maximal des gaz à effet de serre ;
on est en droit de se montrer dubitatif sur la portée de ce résultat. C’est d’autant plus vrai qu’il importe que les modalités de l’après Kyoto soient conclues avant 2009 pour éviter une période de latence lourde de conséquences…
Comme l’a noté Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, dans son discours à la Conférence : «La communauté internationale montre un manque effrayant de leadership.» Chacun a semblé plus préoccupé par la défense de son précarré que par la mise au point de solutions sauvegardant le patrimoine commun. Un constat confirmé explicitement par le Ministre allemand de l’Environnement: «Nous avons entendu beaucoup parler d’intérêts nationaux … mais très peu de changement climatique.»
A croire que les participants n’ont toujours pas compris qu’il s’agissait là d’un enjeu allant bien au-delà de l’environnement et impliquant tout notre processus de développement.
Inter-Environnement Wallonie et l’ensemble des mouvements environnementaux s’emploieront à activer la prise de conscience avant la prochaine Conférence prévue à Bali l’an prochain. Car s’il n’est pas trop tard, il est plus que temps : le mur se rapproche à grande vitesse…
Pour tout commentaire additionnel sur la Conférence de Nairobi : Jean-Yves Saliez, Secrétaire général : 0476.999.603
Contact: Pierre Titeux, Attaché de presse : 0479.497.656