Le plan de développement du réseau d’électricité manque totalement d’ambition en matière d’économie d’énergie et d’environnement.
Le plan de développement du réseau de transport d’électricité remis au ministre de l’Energie par Elia, le gestionnaire de réseau, manque totalement de consultation, de concertation, de transparence et de débat. Il ne tient compte ni des moyens de production, ni d’un plan de la maîtrise de la consommation, ni des problèmes environnementaux comme les fuites d’huile des nombreux transformateurs, l’utilisation dans les circuits de refroidissement d’un gaz à puissant effet de serre (le SF6), l’installation de nombreux transformateurs dans des zones inappropriées, les champs électromagnétiques…
Il faut remettre les priorités dans l’ordre : d’abord un programme de maîtrise de la consommation électrique, puis un programme indicatif des moyens de production adéquat et enfin un plan de développement du réseau de transport. Inverser l’ordre débouche inévitablement sur un gaspillage d’énergie. C’est l’offre qui doit s’adapter à la demande et non le contraire.
Le plan ne tient nullement compte de la sortie du nucléaire qui doit devenir une opportunité pour produire l’électricité à partir de ressources renouvelables (éoliennes, biomasse…) et surtout d’une manière décentralisée. Cela évite les transports à longue distance qui augmentent inévitablement les pertes et les coûts de distribution. En sus, une centralisation excessive rend le réseau plus fragile et ces interconnexions visent surtout à assurer un maximum de transactions commerciales. C’est le consommateur belge qui risque de payer les extensions de réseau dont il ne profite pas réellement !
Décembre 2003