La XXème édition du Congrès belge de la Route [ [http://www.congresbelgedelaroute2005.be
]] , événement prestigieux réunissant tous les quatre ans les acteurs de la politique d’infrastructure routière, se tiendra au Heyzel du 28 au 30 septembre. Les quatre fédérations d’environnement (Inter-Environnement Wallonie, Inter-Environnement Bruxelles, Bond Beter Leefmilieu, Brusselse Raad voor het Leefmilieu) se réjouissent de voir que le programme de travail tend à rencontrer leurs préoccupations mais regrettent qu’il soit également toujours question de nouvelles infrastructures routières. Elles rappellent donc la nécessité de s’affranchir de quarante années de tout à la route en réorientant nos politiques vers la maîtrise de la demande et le transfert vers des modes plus durables.
A l’occasion de cette vingtième édition, les organisateurs du Congrès ont remplacé le thème de travail traditionnellement consacré à la « qualité des produits et de l’exécution des travaux » par une réflexion sur « des routes sûres pour des usagers faibles ». Désormais, selon le mot de bienvenue diffusé dans la brochure de présentation du Congrès, on parle de « route citoyenne parce qu’elle est ouverte à tous, qu’ils soient automobilistes, utilisateurs de transports publics, mais aussi cyclistes, piétons, personnes à mobilité réduite, etc. »
Il est malheureusement à craindre que cette évolution ne s’accompagne pas d’une remise en cause de la politique de croissance continue du réseau routier que la Belgique poursuit inlassablement. Ainsi, le site Internet [ [http://www.rfbelgium.be ]] de la RFB (Road Federation Belgium), propose une liste de 149 « missing links » (chaînons manquants et travaux prioritaires). Ceci alors même que la Belgique possède déjà la plus forte densité (par km² et par habitant) d’infrastructures de transport en Europe (voir tableau joint). Alors même que nous quittons l’ère du pétrole bon marché et que les transports motorisés dépendent à 98% du pétrole. Alors même que, dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques (protocole de Kyoto), il est indispensable de maîtriser la demande de mobilité…
Une analyse sérieuse du modèle de mobilité que nous connaissons actuellement montre clairement son caractère non durable [[Voir notamment l’avis-cadre pour une mobilité compatible avec le développement durable, CFDD, 2004]] . Poursuivre la construction de nouvelles infrastructures routières dans ce contexte, c’est appliquer le principe de la fuite en avant. Ce dont notre société a besoin, c’est de choix politiques courageux, affranchis de quarante années de tout à la route et réorientant résolument nos politiques vers la maîtrise de la demande et le transfert vers des modes moins polluants, moins consommateurs d’espace, moins énergivores : transport en commun et modes doux. C’est à ces conditions seulement que nous pourrons atteindre un modèle durable, qui permettra à nos enfants de répondre à leurs besoins de mobilité ou, plus fondamentalement, d’accessibilité.
Les quatre fédérations d’environnement demandent donc que soit mis un terme à la construction de nouvelles infrastructures routières. Augmenter l’offre routière, c’est favoriser un mode non durable et mettre à mal les politiques de transfert modal menées par ailleurs (RER, transport en commun, modes doux…)
Contacts :
Pierre Courbe, chargé de mission « Mobilité » Inter-Environnement Wallonie : 081.255.260
Bram Claeys, chargé de mission Bond Better Leefmilieu : 0474.59.46.70
Tableau : Population, superficie et réseau routier
(Sources : EEA, Eurostat et www.Belgique.be)
Belgique | Hollande | Europe | |
Superficie (km²) | 32.500 | 41.500 | 3.236.200 |
Population (millions) | 10,3 | 16,2 | 378,7 |
Densité de population (hab/km²) | 316 | 390 | 117 |
Longueur totale du réseau routier (1000km) | 149 | 126 | 3.789 |
Densité du réseau routier (km/100km²) | 458 | 303 | 117 |
Densité du réseau routier (km/1000hab) | 14,5 | 7,8 | 10,0 |
Note : La Hollande est le pays européen qui, en termes de densité d’habitat, est le plus proche de la Belgique
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