Dans son rapport annuel 2005, FOST+ affirme sans hésiter que neuf emballages sur 10 sont recyclés. Pourtant, nos poubelles débordent d’emballages non repris. Approximativement, six emballages sur 10 ne se retrouvent pas repris dans les sacs bleus, deux sont cautionnés et réutilisés et enfin, deux sont repris et, en partie, recyclés. A nos yeux, les bons résultats présentés par Fost+ sont donc biaisés.
Le chiffre de recyclage des emballages présentés par Fost Plus (90.0 % en 2005) est une moyenne sur l’ensemble des matériaux. Les taux de recyclage varient cependant fortement selon les matières : ce taux est de 125 %[[ « le pourcentage de recyclage est plus élevé que 100 %. Ce phénomène est du au fait que tous les responsables d’emballages n’adhèrent pas à Fost+ et que pour le papier carton, les ménages remettent, lors de la collecte, des emballages qui ne peuvent être considérés comme ménagers selon la définition stricte des emballages ménagers ». (Fost+ Rapport annuel 2005).]]pour le papier-carton, 108.8 % pour le verre, 97 % pour le métal mais seulement 31.7% pour l’ensemble des plastiques d’emballage (2/3 des plastiques collectés finissent donc en incinérateur ou en décharge).
Ces chiffres sont par ailleurs calculés sur base des quantités collectées par Fost+ et pas sur l’ensemble des emballages plastiques mis sur le marché en Belgique. Il y a en effet de nombreux emballages en plastique qui ne sont pas repris par Fost+ (par exemple les barquettes ou les pots de yaourth).
Peut-on, par ailleurs, relativement à la quantité de matière recyclée, se fier exclusivement aux rapports officiels de Fost + ? Le problème, en la matière, est qu’il n’existe aucune autre source disponible de résultat. En effet, aucun document de la Commission interrégionale de l’emballage n’est accessible au public [[Outre le culte du secret, le système présente un autre défaut : « il n’y a pas d’autorité pour garantir son effectivité, son caractère éthique et l’intérêt environnemental » (Incidences, n°275, 24 avril 2006).]]. Il apparaît donc que nous ne savons rien de ce que deviennent vraiment les déchets récoltés. Les autorités responsables non plus. Lesquels sont effectivement recyclés ? Où ? En quelles quantités ? Combien des déchets exportés pour être recyclés finissent en décharge ou dans un incinérateur ? Nous ne sommes, sur cette base, pas loin de dire que le message de FOST+ relève plus de l’intoxication publicitaire que de la sensibilisation du public.
« La Belgique occupe une position de leader dans le domaine de la collecte sélective et du recyclage des emballages ménagers au sein de l’Union européenne » ressasse le rapport. Soit. Mais si on regarde notre production de déchets par ménage, force est de constater que nous dépassons toujours les 500 kg/habitant/an et que la tendance est encore à la hausse! Sans objectifs clairs de prévention au niveau des producteurs d’emballages et de produits suremballés qui remplissent en fin de course nos poubelles, nous ne ferons que gaspiller de l’énergie et des matières premières, au détriment de la qualité de l’environnement et des finances tant publiques que privées.