La question du recyclage des téléphones portables en fin de vie est au centre des débats de la Convention de Bâle sur les déchets dangereux, dont la réunion annuelle se déroulait du 23 au 27 juin 2008 en Indonésie. Le point sur la question…
La réunion de Bali compte envisager l’adoption de nouvelles directives techniques pour une gestion respectueuse de l’environnement des téléphones cellulaires usagés ou en fin de vie. En effet, l’utilisation de téléphones portables a crû de façon exponentielle depuis les premiers utilisateurs dans les années 1970, pour atteindre 1,76 milliard (d’unités) en 2004 et plus de 3 milliards en avril 2008 au niveau mondial. Tôt ou tard ces téléphones seront mis au rebut, dans leur entièreté ou en pièces détachées.
Plus largement, les experts de la Convention de Bâle entendent lancer à Bali un Partenariat pour agir sur les équipements informatiques (PACE) visant à une meilleure gestion des déchets issus des ordinateurs.
La Convention de Bâle
Datée de 1989, la Convention de Bâle pour le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et leur élimination repose sur deux piliers. D’abord, elle réglemente les mouvements transfrontières des déchets dangereux et autres déchets. Ensuite, elle oblige ses Parties à s’assurer de la gestion et de l’élimination écologiquement rationnelle de ces déchets.
A cette fin, il est demandé aux Parties de minimiser les quantités de déchets déplacés, de les traiter et les éliminer aussi près que possible de leur lieu de provenance, et de prévenir ou minimiser la production de déchets à la source. Des contrôles stricts doivent être appliqués aux déchets dangereux, de leur production à leur stockage, transport, traitement, réutilisation, recyclage, récupération et élimination finale.
La Convention de Bâle a quatorze Centres Régionaux et de Coordination, dont au moins un sur chaque continent. Ces Centres élaborent et entreprennent des projets régionaux, et fournissent des formations et le transfert de technologies nécessaires à la mise en oeuvre de la Convention sous la direction de la Conférence des Parties et du Secrétariat de la Convention.
Ces dernières années des efforts ont été consentis, sous l’égide de la Convention de Bâle, pour élaborer une stratégie globale de gestion écologiquement rationnelle des déchets. Ceci inclut un soutien au lancement de l’Initiative Partenariat Téléphone Portable (MPPI), le premier (mais espérons pas le dernier) Partenariats Stratégiques dans les différents domaines de la gestion des déchets.
Problèmes environnementaux liés aux déchets de gsm/ordinateurs
La durée moyenne d’utilisation de ce type de matériel est passée, ces cinq dernières années dans les pays développés, de quatre ans à moins de deux ans. Ces gsm « hors d’usage » tout comme les vieux ordinateurs 1 provoquent des dommages à l’environnement et la santé des populations exposées. En effet, ils contiennent des composants comme le cadmium dans les microprocesseurs, le plomb dans les écrans, le mercure et le lithium dans les piles… Il faut savoir que chaque année, un citoyen européen se débarrasse d’au moins 25 Kg de déchets électroniques pour une production annuelle qui atteint 20 à 50 millions de tonnes. Ce volume de déchets produits ne cesse d’ailleurs d’augmenter, en moyenne de 3 à 5 % par an, augmentation plus importante que pour n’importe quel autre déchet. Et le transfert et l’exportation des déchets au Sud (Inde et Chine notamment) se poursuit malgré la signature de la convention de Bâle…
Seule une faible proportion de ces déchets (15 %) est retraitée ou recyclée.
Les réponses apportées face à l’incinération ou à la mise en décharge sauvages ou contrôlées, ici ou ailleurs se dessinent peu à peu : améliorer la durée de vie des ordinateurs en recourant à l’écoconception, collecter et traiter les machines, limiter les exportations de déchets. La directive D3E qui couvre un large éventail de machines et d’appareils, allant des réfrigérateurs aux ordinateurs et des sèche-cheveux aux téléphones portables, prévoit de développer les collectes sélectives, le traitement systématique de certains composants, la valorisation des D3E, la participation des fabricants au financement de la collecte, du traitement, de la valorisation, de l’élimination des D3E. Ces réponses restent cependant insuffisantes devant l’ampleur du problème.
Pour plus d’informations :
Projet MPPI (initiative Partenariat Téléphone Portable)
Directive D3E : (en anglais)