L’on savait le capital écologique sensible à la logique du libre marché. Le système économique, la crise bancaire faisant foi, le semble aussi. Dans un cas comme dans l’autre, le besoin de régulation est criant…
Initialement confinée outre-Atlantique, la crise s’est étendue, s’invitant en Europe. Notamment en Belgique où les dominos tombent les uns après les autres. D’abord Fortis, puis Dexia. Où s’arrêtera la vague ?
Pour sauver le navire de la dérive, l’Etat belge s’est, à coup de milliards d’euros, invité à la barre. In fine, c’est l’argent du contribuable qui y passe, épongeant au passage les millions d’euros dilapidés par de petits génies de la finance aux salaires mirobolants et coupables d’erreurs de stratégie.
La présente situation marquera indéniablement le cours de l’Histoire mais aussi celui du néo-libéralisme. Dans sa forme moderne, le néo-libéralisme se base sur deux postulats : d’une part que le libre jeu des marchés permet la meilleure allocation des ressources et, d’autre part que les marchés sont dotés de capacités autorégulatrices, rendant l’intervention étatique dans la sphère économique et sociale inutile, si pas nuisible. Or, la crise bancaire qui prévaut aujourd’hui est entre autre le résultat d’une course effrénée vers le profit insuffisamment canalisée par des règles transparentes.
Preuve en est que sans régulation contrôlée, sans Etat fort, le marché ne peut fonctionner correctement. Ce faisant, il apparaît impératif d’encadrer l’activité entrepreneuriale si l’on veut qu’elle soit durable. Et c’est là que le rôle de l’Etat prend tout son sens, puisqu’il lui incombera de veiller à garantir l’équilibre entre liberté et régulation.
A l’image des marchés boursiers, les ressources naturelles elles aussi nécessiteraient d’être davantage régulées. Celles-ci, faiblement taxées, sont en effet utilisées à outrance et/ou à mauvais escient par certains. Or, cette surconsommation n’est pas sans effet pour l’environnement, et conséquemment pour la collectivité dans son ensemble qui en accuse et les effets dommageables et les coûts.
Compte tenu de la finitude des ressources naturelles et de la capacité d’absorption limitée de l’environnement, le capital écologique doit, lui aussi, être régulé. Instaurer des taxes sur les ressources naturelles permettrait d’une part de faire porter les coûts externes[[Les économistes parlent de «coûts externes» lorsqu’un agent économique affecte le bien-être d’un autre sans qu’aucun des deux reçoive ou paye une compensation pour cet effet.]] par le pollueur et non plus par la société et d’autre part de modifier le comportement des producteurs et consommateurs pour les rendre plus respectueux de l’environnement. Un outil somme toute puissant pour réorienter la croissance. Il ne reste plus qu’à espérer que le politique s’en saisisse. Le devenir de notre planète en dépend…