Le 31 mars 2009, l’UCL a accueilli le Dr R.K. Pachauri (Inde) qui préside depuis 2002 le GIEC (Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat). Lauréat en 2007 du Prix Nobel de la Paix, Rajendra PACHAURI a, au cours d’une conférence, exprimé ses recommandations et attentes sur la « grand messe Climat » des Nations-Unies qui se tiendra à Copenhague en décembre 2009. Synthèse des propos recueillis par Julien Vandeburie.
Copenhague : «Un accord international fort est à notre portée. La prise de conscience des enjeux est devenue beaucoup plus importante un peu partout dans le monde. Ce ne sera certes pas facile. Les pays développés doivent faire le premier pas, et un pas franc : l’éthique l’impose. Les pays en développement prendront alors mieux conscience de l’intérêt qu’ils ont à se lancer dans la lutte. Par ailleurs, quand on voit les efforts consentis pour sortir de la crise économique, je ne peux croire qu’on ne puisse financer la lutte contre le changement climatique. Il faut agir, et vite! Il ne faut pas avoir peur de freiner la croissance par des mesures porteuses sur le long terme».
Taxe carbone : «Il faut donner un prix au carbone : taxe carbone, droits d’émission, peu importe. Mais il est essentiel que le carbone ait un coût !»
Réglementation : «Elle est impérative. A la fois sur les processus de production d’énergies, sur l’efficacité (performance énergétique des bâtiments) ainsi que sur la sobriété (les comportements). La réglementation doit être claire, solide et appropriable pour favoriser l’adoption de nouveaux comportements, quitte à interdire certains produits et usages».
Adaptation : «La question est devenue incontournable. Elle ne se résoudra pas au seul niveau national. Une coordination internationale est nécessaire, tant en matière de recherches que d’informations lors d’événements climatiques dommageables. Un des volets les plus important de l’adaptation aux changements climatiques concerne l’Agriculture, tant sur le plan local que global. Malheureusement cette dernière n’est pas encore assez sérieusement prise en compte par la communauté internationale alors que les risques de conflits la concernant sont très nombreux. Probablement plus nombreux que les conflits liés à l’énergie. Dans les pays industrialisé, il faut apprendre à vivre simplement pour que dans les pays en voie de développement on puisse simplement… vivre».
Rôle des ONGs : «Les ONGs environnementales ont un rôle essentiel dans la définition de la nouvelle architecture climatique mondiale. Les dérives du capitalisme ont conduit à une crise économique majeure. Celle-ci se double d’une crise climatique et voici qu’une crise alimentaire se profile. La solution à ces crises se situe plus que probablement dans un renforcement des liens et du rôle de la société civile».