Il semble aujourd’hui acquis que l’augmentation des accises sur le diesel sera un des leviers activés par le gouvernement fédéral pour faire rentrer des recettes supplémentaires dans les caisses de l’Etat.
La Fédération se réjouit de cette mesure qui répond à une revendication de longue date du mouvement environnemental. Rien ne justifiait en effet le traitement de faveur réservé à un carburant hautement polluant.
Par litre brûlé, le diesel émet à la fois plus de polluants locaux (exception faite pour le monoxyde de carbone) et de CO2 que l’essence. Il est donc à la fois plus nocif pour la santé et dangereux pour la Planète. L’alignement de ses accises sur celles de l’essence constitue dès lors une décision à tout le moins logique.
Le régime de faveur dont bénéficiait jusqu’ici le diesel était d’ailleurs quasi unique au niveau européen. Selon l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), en 2008, seuls les Pays-Bas avaient un différentiel d’accises entre essence et diesel (0,288 ¤ par litre) plus grand que la Belgique (0,274)… Pour 14 pays, ce différentiel était inférieur à 0,1 ¤ par litre.
La Fédération des associations environnementales considère par ailleurs que cette mesure peut constituer un signal en faveur de l’indispensable changement de nos habitudes de mobilité. En cette matière, en effet, le « bâton » reste malheureusement le seul outil efficace et une augmentation du coût des carburants a un impact sensible sur notre autocentrisme. Ainsi, l’important accroissement des prix des carburants entre 2004 et 2005 (le prix moyen du diesel augmentant de 0,8749 à 1,0406 euros/litre en passant par un maximum de 1,1580 en septembre 2005, le prix moyen de l’essence 95 octane augmentant de 1,1273 à 1,27347 en passant par un maximum de 1,4520 en septembre 2005 ) s’est soldée par une diminution du kilométrage roulé par les voitures en Belgique (78,17 milliards de véh.km en 2004 contre 74,50 en 2005 ).
Une petit bémol toutefois : la Fédération regrette que cette mesure intervienne dans le cadre d’une chasse aux recettes fiscales. Elle devient ainsi de facto « une taxe de plus », mal perçue par le public, alors qu’elle devrait participer d’une fiscalité verte ayant pour objectif de réduire les nuisances environnementales et non de combler un déficit budgétaire…