Le Gouvernement wallon a approuvé ce jeudi en troisième lecture le « Plan Marshall 2.vert » qui, dans la foulée, a été présenté à l’ensemble des acteurs économiques et sociaux de la Région.
Pour la Fédération, ce Plan d’actions prioritaires a le mérite de s’inscrire dans la lignée du travail entrepris depuis 5 ans tout en intégrant des mesures qui pourraient orienter l’économie dans le sens d’un développement plus soutenable. Nous regrettons toutefois que cet outil majeur n’ait pas été pensé dans l’optique d’une véritable mutation économique que la crise environnementale exige et exigera de plus en plus.
En présentant les prémisses du Plan Marshall 2.0, le gouvernement précédent avait reconnu la nécessité de « très rapidement remettre fondamentalement en cause notre relation avec notre environnement naturel, modifier nos habitudes de vie, revoir notre système de production, de transport, de consommation ». Cette remise en cause fondamentale apparaît malheureusement très très peu dans le Plan Marshall 2.vert proposé aujourd’hui.
Pourtant, assurer la transition économique en se dotant d’une économie à faible intensité en carbone et efficace sur le plan énergétique et des ressources naturelles constitue un enjeu fondamental dont la Région wallonne doit se saisir pour assurer la viabilité de son économie à moyen et long termes. Des instances telles que les Nations Unies ou l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) parlent d’ailleurs avec de plus en plus d’insistance de ce sustainable new deal autour d’une économie alliant écologie et enjeux sociaux.
S’il accorde un place plus grande au concept de développement durable et promeut des démarches allant en ce sens – par exemple l’Alliance Emploi-Environnement dans le domaine de la construction, le Plan Marshall 2.vert n’intègre pas cette urgence qui n’est pas qu’environnementale mais véritablement sociétale.
Pour la Fédération Inter-Environnement Wallonie, ce Plan aurait dû avoir pour ambition explicite de catalyser les énergies en Région wallonne en vue de la transition vers une économie low carbone. Elle déplore donc cette formidable occasion manquée tout en saluant le volontarisme dont les autorités régionales font preuve pour maintenir voire créer de l’activité et de l’emploi.
Le court terme étant de moins en moins acceptable dans un contexte marqué par des crises climatique et énergétique de plus en plus aigües, Inter-Environnement Wallonie souhaite que les acteurs publics intègrent à l’avenir dans leur réflexion une dimension environnementale qui a aujourd’hui sa place aux côtés des perspectives économiques et sociales.