Croissance verte et incinérateurs : amalgames simplistes d’un commissaire au climat !

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Lors d’une conférence en Estonie ce 20 mai 2010, le commissaire européen pour l’action climatique, Connie Hedegaard, a prononcé un inquiétant discours fait de simplifications excessives et d’étranges amalgames susceptibles de brouiller les esprits encore peu aguerris aux subtilités de ces dossiers complexes. L’incinération des déchets y est présentée comme une opportunité à saisir tant d’un point de vue climatique, que de santé et d’emplois.

« La croissance verte est une opportunité à saisir pour moderniser nos économies, développer de nouvelles sources de croissance durable et l’emploi. La croissance verte vise à limiter notre dépendance aux combustibles fossiles, à réduire les pollutions atmosphériques, et les frais de santé y associés.

La croissance verte, ou pauvre en carbone est plus qu’une opportunité; c’est une nécessité pour limiter les effets du changement climatique et les autres dommages que nous occasionnons à l’environnement.

C’est une nouvelle révolution industrielle qui se met en marche. Les politiques définissent un cadre fort, ce qui permet aux industriels d’investir et venir avec de nouvelles solutions. Les industries actives dans le secteur de l’environnement font et feront partie, encore davantage, de cette nouvelle Europe en construction. »

Dans ce long – et aujourd’hui très convenu – plaidoyer pour la « croissance verte », le commissaire évoque, à titre d’exemple, les incinérateurs de déchets ménagers installés dans son pays : ils permettraient de se libérer du carbone et seraient donc une solution efficace pour ne plus dépendre du pétrole !!

Cherchez l’erreur!

Un incinérateur, jusqu’à preuve du contraire, brûle (réalise une combustion) en l’occurrence ici, des déchets, laquelle combustion libère inévitablement du carbone. Qui plus est, le rendement énergétique de ce type d’installation n’est pas ce qui se fait de mieux, même couplé à une cogénération. Enfin, si un incinérateur brûle « correctement » les déchets ménagers plastiques (produits à base de pétrole), il éprouve plus de difficultés (et a donc besoin de beaucoup plus d’énergie) à brûler les pelures d’orange, feuilles de salade et autres déchets organiques.

Avant de se prononcer sur les avantages environnementaux (ou dommages évités) de ces installations industrielles, monsieur Hedegaard aurait par ailleurs du prendre la peine de se pencher sur la Directive européenne sur les déchets qui place l’incinération en bout de liste des outils de bonne gestion des déchets (seule la mise en décharge fait (encore) pire)!

Lire le discours ici

Credit photographique : thierry planche – Fotolia.com

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