Chiche que je perds 50 kg cet été !

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Les déchets verts sont ces déchets qui résultent de l’entretien (parfois un tantinet obsessionnel) de nos jardins. Chaque Wallon en produit chaque année plus de 65[[Ce chiffre ne comptabilise que les quantités apportées aux parcs à conteneurs; pas ce qui est conservé sur le terrain de chaque ménage.]] kg . Ils sont collectés dans les parcs à conteneur, parfois encore à domicile… Ils nécessitent des investissements pour la collectivité en vue de leur traitement : compostage ou biométhanisation.

Dans la nature, le recyclage de la matière organique est permanent. Il participe d’un cycle naturel où « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Ainsi les matières organiques sont naturellement décomposées par des organismes ad hoc qui les transforment en minéraux et en humus, nutritifs pour les plantes.

Force est cependant de constater que depuis des années les déchets verts des ménages sont de plus en plus transmis aux intercommunales pour leur gestion. Leur potentiel en tant que compost en cycle court avec retour au sol a été complètement occulté; tout comme leurs bienfaits et caractéristiques naturelles qui les rendent intéressants pour stimuler la croissance, recueillir une biodiversité riche et variée, éloigner certains indésirables (animaux et végétaux), protéger les pieds et parties basses de certaines plantes, etc.

Comment combiner une diminution de sa quantité de déchets verts tout en ayant un beau jardin ? C’est ce à quoi répond la méthode dite « de gestion différenciée ». Le site du pôle de gestion différenciée (http://www.gestiondifferenciee.be) nous offre une série de conseils utiles.
Un régime se déroule en plusieurs étapes : la phase d’attaque, de croisière, de consolidation et de stabilisation.

Phase d’attaque : réduire ses déchets à la source

On recherche bien souvent un végétal pour son aspect esthétique, sans prendre en considération son futur développement, ses besoins écologiques et les exigences d’entretien qu’il implique.
En optimisant le choix des espèces végétales en fonction de leur rusticité, de leur vitesse de croissance et de leur taille à l’âge adulte (en ce qui concerne les arbres), il est déjà possible de diminuer fortement le volume des déchets. Les plantes à croissance lente, plantes vivaces, plantes indigènes sont un bon investissement à cet égard ! Bien choisir l’emplacement d’un arbre dès le départ permettra aussi d’éviter les interventions intempestives car il empiète trop sur un autre espace, crée des ombres non désirées, etc.
Les plantations doivent donc faire l’objet d’une décision réfléchie et anticipatrice.
Les plantes horticoles et ornementales seront limitées à certains espaces. En effet, ces plantes impliquent l’utilisation massive d’intrants (eau, énergie, phytosanitaires…) qu’il convient de réduire.
Autre piste : les feuilles mortes doivent-elles être ramassées absolument partout ? Si les sentiers doivent être dégagés, les espaces moins fréquentés peuvent accueillir des tas de feuilles mortes en attendant qu’elles se décomposent naturellement et s’incorporent au sol. Des feuilles en tas à certains endroits peuvent permettre aux petits animaux (hérissons, lézards, musaraignes…) d’y trouver refuge !


Phase de croisière : valoriser et réemployer sur place vos déchets verts

Le mulching du gazon : une tonte régulière de la pelouse permet de laisser sur place au sol les herbes coupées (et éventuellement broyées par la tondeuse). Ces herbes vont s’y dégrader naturellement; se réintégrer au sol et enrichir la phase organique de celui-ci. Pour un bon résultat, il est important de tondre fréquemment afin de ne pas obtenir des tas d’herbe qui mettront plus longtemps à se décomposer et étoufferont éventuellement les herbes non coupées.

Le paillage : consiste à couvrir le sol d’une couche de composés organiques (copeaux de bois broyés, tailles de haies, feuilles mortes, tontes de pelouses séchées, écorces…). Cela permet de protéger le sol, de réguler sa température et de maintenir une humidité favorable, ce qui limite les besoins en arrosage. Le paillage a également une action limitatrice sur les plantes non désirées : par son action couvrante, il limite l’épanouissement de plantes adventices au sein des massifs. A terme, la décomposition du paillis permet l’enrichissement du sol en matière organique.

Ses avantages sont bien supérieurs au paillis en plastique, qui ne se dégrade pas, donc doit être enlevé au bout de quelques années et n’apporte aucun élément nutritif au sol. En outre, ils sont tout à fait inesthétiques. Un paillage local évite également les nombreux kilomètres que parcourent les paillages exotiques très prisés.

Phase de consolidation: recyclage des déchets verts dans votre jardin

Le compostage se substitue aux engrais classiques et propose un terreau riche et sain, un engrais naturel bon pour les plantes et le sol, et, ce qui n’est pas négligeable, gratuit. Grâce au produit de compostage, le stock de matières organiques du sol est reconstitué, tandis que le sol lui même voit sa structure et ses propriétés physico-chimiques et biologiques améliorées. Les plantes s’en trouvent mieux nourries, donc en meilleure santé. De plus, les amendements naturels favorisent la présence des lombrics qui permettent l’aération de la terre.

Le compost, pour être optimal, doit avoir un rapport carbone/azote de l’ordre de 30/1; ce qui signifie que pour un apport d’azote (les fractions vertes, humides, molles), il en faut trente de carbone (les fractions brunes, sèches, rigides)[[Exemples de fractions « vertes » : tontes de pelouse ; jeunes feuilles vertes, déjections animales
– Exemples de fractions « brunes » : la plupart des feuilles d’arbres : chêne, bouleau, érable, platane ; aiguilles de pin ; paille de céréale ; bois de taille et d’élagage d’hiver (arbustes, arbres) ; tiges sèches de fleurs, de légumes, trognons de chou, papier, filtre à café, essuie-tout ; sciure et copeaux de bois sec ; écorces…
– Exemples de matières bien équilibrées naturellement : fumier de bovin et de cheval ; certaines feuilles d’arbres : aulne, arbres fruitiers, frêne, noisetier, sureau… ; tailles d’arbustes de printemps (en pleine sève) ; « mauvaises herbes » du jardin ; marc de café ; foin ; orties âgées…
]] .


Phase de stabilisation

Il s’agit ici de constater le résultat et le consolider. Comment ? En profitant avec tous vos sens des aménagements verts, de la biodiversité retrouvée et du plaisir d’un travail bien fait.
Les activités de jardinage tant au niveau du potager que de la tonte régulière de la partie « pelouse » de votre jardin, le compostage, le paillage et leurs rythmes donneront une dynamique saisonnière à votre vie en plein air.

Et les kilomètres parcourus en moins vers la parc à conteneur seront autant de combustibles d’économisé et de CO2 produits en moins. Et si nous sommes de plus en plus nombreux à faire de même, l’environnement se portera mieux (moins de produits phytosanitaires dans les sols et les eaux, plus d’humus dans nos sols, plus de biodiversité…), et la Région via les intercommunales devra moins investir en installations collectives de traitement de déchets ! Autant en moins pour votre portefeuille !

Pour les derniers kilos superflus

Sachez que travailler dans son petit coin de verdure provoque une bonne combustion de calories :

• Entasser du bois pendant 1h = 360 Kcal

• Bêcher pendant 1h = 500 Kcal

• Jardiner son potager pendant 1h = 400 Kcal

• Passer la tondeuse pendant 1 h = 600 Kcal

• Bouquiner dans le hamac pendant 1h = 75 Kcal

En comparaison…

• Passer l’aspirateur pendant 30 min = 150 Kcal


• Faire la vaisselle pendant 10 min = 20 Kcal


• Repasser pendant 1 h = 130 Kcal

A bon entendeur… bonnes vacances !

Credit photographique : Jean-marc RICHARD – Fotolia.com

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