Une troisième session de négociations internationales sur le climat s’est terminée ce vendredi 6 aôut à Bonn dans une ambiance plutôt morose. Pour rappel, ces négociations menées sous l’égide des Nations Unies visent à préparer un accord devant prendre la suite des engagements du Protocole de Kyoto qui arriveront à échéance en 2012. Les discussions sont menées dans deux groupes de travail distincts. Le premier réunit les pays industrialisés qui ont signé le Protocole de Kyoto et discutent des suites à lui donner. Le second, plus large, rassemble tous les pays ayant signé la Convention sur le Climat et travaille à un accord global qui impliquerait également les pays en voie de développement, les pays émergents… et les États Unis qui n’ont pas ratifié le Protocole.
Au sortir de cette nouvelle semaine de travail, les résultats apparaissent pour le moins mitigés et même tout à fait décevants vu la gravité des enjeux. Quelques progrès ont néanmoins été enregistrés, principalement dans le groupe Kyoto au sein duquel les discussions se déroulèrent dans un esprit assez positif et permirent de clarifier une série de questions, notamment la manière de comptabiliser les émissions des forêts (LULUCF). Des options claires sont maintenant sur la table pour permettre aux décideurs politiques de prendre des décisions lors du Sommet quoi de tiendra à Cancun (Mexique), en décembre prochain. La possibilité d’un « trou » avant une deuxième période d’engagements a été pour la première fois évoquée, même si toutes les parties semblent vouloir éviter d’en arriver là.
Les discussions se sont par contre enlisées dans l’autre groupe de travail (action concertée à long terme). Si le texte proposé par la présidente du groupe a formellement été adopté en début de semaine comme texte de négociation, les pays se sont contentés de réinsérer dans ce texte les positions d’avant Copenhague, sans volonté de trouver un compromis. De nombreux délégués s’inquiètent même de l’attitude de certains pays introduisant des demandes irréalistes et se répondant du tac au tac par texte interposé. Résultat, le texte document a enflé de 45 pages à plus d’une centaine et les discussions sont devenues de plus en plus polarisées, notamment sur la question de l’atténuation des changements climatiques. Il est vrai que l’abandon récent par le Sénat américain du projet de loi Climat fait peser des incertitudes sur les négociations et n’incite pas les pays émergents et en développement à s’engager dans des mesures de réductions des émissions de CO2.
Il reste une semaine de négociations, début octobre à Tianjin en Chine, avant le sommet de Cancun. Il sera crucial que les discussions y prennent une nouvelle tournure si l’on veut garder une chance d’aboutir à un premier paquet de décisions lors du rendez-vous mexicain et la perpective de conclure un accord global à Johannsbourg en 2011. Les parties devront impérativement s’atteler à chercher des convergences et à définir une position commune plutôt que de rabâcher des positions individuelles conduisant notre planète droit dans le mur.