Liberté académique et liberté d’expression ont été allègrement bafouées à la KUL où une chercheuse vient d’être licenciée pour avoir exprimé son soutien aux faucheurs d’OGM.
Barbara Van Dyck, chercheuse au département d’urbanisme de la Katholieke Universiteit van Leuven (KUL) a participé le 29 mai dernier à Wetteren à une action non violente de désobéissance civile menée contre un champ d’essai de pommes de terre OGM par des militants du «Field Liberation Movement» (FLM – Mouvement de Libération des Champs). Elle a par ailleurs publiquement son soutien à cette action et sa solidarité avec les activistes du FLM.
Ce geste, posé hors de ses heures de travail et dans le cadre d’un engagement personnel, ont néanmoins conduit les autorités académiques de la KUL à la licencier!
De nombreux chercheurs belges soutiennent Barbara van Dyck et ont initié une pétition demandant sa réintégration immédiate. Le texte de cette pétition
souligne :
« Nous sommes choqués par cette mesure, que nous considérons comme disproportionnée et faisant fi du droit du travail, des principes de la liberté académique et de la liberté d’expression. Barbara Van Dyck a pris part à l’action de Wetteren durant son temps libre (un dimanche) et non pas pendant ses heures de travail. En outre, elle n’est pas renvoyée en raison d’infractions qu’elle aurait commises ce jour-là, mais en raison de la solidarité qu’elle exprime à l’égard des manifestants et le soutien public qu’elle apporte à cette action de désobéissance civile. On peut donc se demander sur quelle base les autorités académiques ont décidé ce licenciement. Avec cette mesure
disproportionnée – une interdiction d’exercer sa profession –, les autorités universitaires violent une des valeurs fondamentales de leur propre charte, en particulier celle de la liberté académique… Pas besoin d’approuver la cible et les tactiques de l’action pour comprendre son enjeu social: Qu’est-ce qu’une agriculture socialement juste et écologiquement durable? Quel est le
rôle des OGM et comment distribuons-nous les ressources de recherche d’une manière équitable entre les différentes options ?
Réduire cette action à un acte de violence (contre des pommes de
terre?) détourne l’attention du débat nécessaire. La présence de scientifiques des deux côtés du débat démontre que même au sein de la communauté scientifique il y a un désaccord sur la nécessité sociale et la valeur ajoutée
des OGM… »
Vous pouvez vous joindre à la mobilisation en faveur de la réintégration de Barbara Van Dyck en cliquant ici.
Cette pétition a donné lieu à une réaction de la part du recteur de l’Université catholique de Louvain (en anglais).