Si l’enjeu institutionnel et les priorités socio-économiques figurent logiquement au centre des préoccupations de la note remise hier au Roi par Elio Di Rupo, le document recèle diverses mesures attestant d’une réelle prise en compte des enjeux environnementaux.
La Fédération se réjouit de ce premier pas dans le sens d’une indispensable transition écologique. Elle espère que tous les partis impliqués dans la négociation auront à c½ur de faire germer les graines de changement semées par le formateur.
Bien que, contrairement aux partenaires sociaux, les associations environnementales n’aient jamais été invitées, depuis les élections de juin 2011, à présenter leurs revendications, la « note Di Rupo » démontre que celui a été attentif à leur discours.
Le chapitre « Stimuler la transition de notre économie vers un modèle de croissance durable » pose ainsi clairement les jalons d’une réforme de notre modèle économique: « Le gouvernement ambitionne que la Belgique rejoigne le groupe des Etats européens pionniers dans la transition vers de nouveaux modes économiques de production et de consommation durables. Réduire drastiquement la consommation de ressources naturelles et d’énergie (en particulier les combustibles fossiles) est essentiel non seulement pour la préservation de l’environnement, mais aussi pour le renforcement de la compétitivité de nos entreprises et la création d’emplois. » L’Etat sera appelé à être un acteur majeur de cette évolution à travers, notamment, l’intégration généralisée de critères environnementaux pour les marchés publics.
Le formateur annonce par ailleurs sa volonté de taxer davantage les véhicules de société en fonction de critères environnementaux et de réer une taxes ur les tickets d’avion en classe affaire. Deux mesures environnementalement et socialement justes qu’IEW applaudit même si elles restent insuffisantes.
Autre point positif : la responsabilisation des Régions quant à leurs émissions de CO2 par l’introduction dans la nouvelle loi de financement d’un mécanisme basé sur le respect des objectifs proposés par la Commission nationale Climat et validés par la conférence interministérielle compétente. De même, la défense d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30% à l’horizon 2020 et de 80 à 95% d’ici 2050 mérite d’être saluée.
Quelques signaux clairement positifs sont également envoyés en matière de mobilité : mise en place d’un mécanisme de concertation entre les trois Régions et le fédéral pour tout ce qui touche aux déplacements de et vers Bruxelles (plus question, par exemple, d’étendre unilatéralement le ring) ; intégration d’un représentant de chaque Région au sein du CA du groupe SNCB ; etc.
Le seul véritable point noir de cette note réside dans l’absence totale d’engagement en faveur d’une réforme globale de la fiscalité visant à la rendre plus verte. Ainsi, la mise en ½uvre d’une taxe carbone ou d’une contribution énergie-climat, fut-ce par le biais de l’Europe, n’est pas évoquée.
Sans être dupe du chemin restant à parcourir pour que ces déclarations d’intention soient traduites en actes, la Fédération Inter-Environnement Wallonie se félicite de voir la note du formateur intègrer ainsi la dimension environnementale. Elle espère que les partis appelés à travailler sur cette base sauront y voir les opportunités d’engager résolument le pays sur la voie d’un avenir durable.