Vélos et transports en commun : même combat

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Depuis une dizaine d’année – de nombreux indicateurs le montrent – les transports en commun, tous modes confondus, voient leur fréquentation en croissance constante. Le succès est à ce point au rendez-vous que l’on commence à espérer que l’ère de « ma voiture c’est ma liberté » – responsable du déclin des tec pendant plus de 40 ans – ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Et, une bonne nouvelle venant rarement seule, cette tendance positive s’observe également pour le vélo. Comme l’indique le graphique ci-dessous, l’ère de la « neglectance of bicycles » est progressivement remplacée par un réinvestissement général, notamment en milieu urbain, de la petite reine. Le cercle vicieux du « tout à l’auto » cède donc progressivement la place au cercle vertueux des modes collectifs et des modes doux. Ouf…

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Vélo et transport en commun : des destins liés

Attardons-nous un instant sur les évolutions communes, peu étudiées, entre le vélo et les transports en commun. Au rang des facteurs explicatifs de ce destin lié, nous pointerons essentiellement la complémentarité qu’offre ces moyens de déplacements. L’éparpillement caractéristique de l’habitat dans nos régions (favorisé, faut-il le rappeler, par le mode automobile) ne permet pas une desserte pour tous les habitants. Dit autrement : tout le monde n’habite pas face à un arrêt de bus ou aux abords d’une gare SNCB. Et, même si nous souhaitons ardemment que l’affinement de cette dessert soit un axe fort des politiques de transport collectif, elle ne sera jamais « totale ». La combinaison entre transport en commun et un autre mode, et la rupture de charge qu’elle engendre, est donc souvent inévitable. Trois options se présentent alors : l’automobile, le vélo et la marche. Cette dernière ne concerne que les gens ayant la chance d’habiter dans un rayon d’un km d’un arrêt. La voiture individuelle, elle, reste fréquemment choisie, mais se heurte progressivement à des obstacles qui devraient s’avérer de plus en plus dissuasifs : le coût des carburants et des parkings, sans rappeler les impacts environnementaux de l’utilisation de celle-ci. Lorsque la distance à un point d’arrêt reste importante, l’automobile partagée devrait devenir la règle. Enfin, il s’avère que le vélo devient le véhicule idéal : il permet, à un coût extrêmement raisonnable, à toute personne habitant dans un rayon de 5 à 10 km d’un point d’arrêt, de le rejoindre. Le tout en améliorant sensiblement tant la santé physique que… mentale (le vélo, ça déstresse !).
Bien sûr, pour que la tendance se confirme définitivement, de nombreuses améliorations à destination des cyclistes doivent encore être réalisées. Notamment au niveau du stationnement : si les grosses gares commencent à offrir des services de qualité, il n’en va pas de même dans les plus petites et encore moins aux arrêts de bus. Et pour ce qui est d’emmener son vélo avec soi, seule la solution « vélo pliable » est correcte aujourd’hui.

Des solutions nouvelles à faire connaître

Les sociétés de transport en commun ont bien compris l’alliance à développer entre les transports en commun et le vélo.

velotec.jpg Ainsi, le Groupe TEC a lancé le service CycloTEC. Pour un prix forfaitaire à ajouter au montant de votre abonnement de bus classique, un vélo pliable CycloTEC est mis à votre disposition pendant un an. Ce prix comprend la location du vélo pliable, sa maintenance annuelle et une assurance tous risques incluant le vol (avec franchise de 30 ¤). Ce vélo pliable vous permet de rejoindre votre arrêt de bus, votre domicile, votre lieu de travail ou d’effectuer de courts déplacements en ville (jusqu’à 3 kilomètres).

De son côté la SNCB a développé le service Blue bike. Blue-bike est le vélo partagé qui vous attend dans 39 gares en Belgique. Il vous permet, après votre voyage en train, de rejoindre votre destination à vélo. L’abonnement annuel est de 10 ¤ (accès au service) et pour chaque utilisation vous payer un forfait de 3 ¤ (max 18 heures)

Le vélo électrique, la solution d’avenir ?

Encore peu visibles aujourd’hui sur nos chaussées, les vélos à assistance électrique auraient-ils un bel avenir ? C’est en tout cas ce que laisse présager le lancement du nouveau projet e-bike2station. Cette recherche-action initiée par la Fédération Inter-Environnement Wallonie, en partenariat avec Pro Vélo et la SNCB Holding, propose à des navetteurs de troquer, durant une année, leur voiture contre un vélo à assistance électrique pour effectuer leurs déplacements quotidiens vers la gare. Plus de 100 personnes ont répondu à ce premier appel ! Malheureusement, le budget disponible limite cette première édition à 16 participants. Dès le mois de mai, ils laisseront leur voiture au garage pour se rendre à vélo dans les gares d’Ottignies et de Liège-Guillemins.

Le succès de l’appel à candidature laisse augurer une demande importante pour cette catégorie de vélo. On peut aisément comprendre la chose : ce type de véhicule, grâce à l’assistance qu’il offre, ouvre des perspectives à toutes personnes que la pratique du vélo rebutte du fait de l’effort obligatoire (et ces effets secondaires bien connus…) nécessaire pour vaincre les côtes. Quelle que soit votre condition physique (qu’il contribuera à améliorer d’ailleurs) vous pourrez sans crainte enfourcher votre vélo pour vous déplacer. Le prix de l’engin constitue aujourd’hui encore un frein non négligeable. La Région Bruxelle-capitale offre déjà des primes à ses habitants. Ne serait-ce pas là un moyen d’investir durablement comme on dit de l’argent public en lieu et place de l’offrir aux propriétaires aisés de voitures électriques LIEN A ACTUALISER ? Nous espérons que l’expérience pilote e-bike2station pourra convaincre de l’intérêt de telles mesures.

Juliette Walckiers

Anciennement: Mobilité