Ce 9 octobre, le TEC Liège-Verviers présentait le premier bus hybride de sa flotte. Il était attendu depuis longtemps : un malheureux incendie avait en effet transformé en 2006 le prototype précédent en cendres. Mais ni le TEC Liège-Verviers ni la spin off liégeoise Green Propulsion n’ont baissé les bras et leur bus hybride est né. Il s’agit d’un hybride de type particulier : combinaison entre hybride série (le moteur diesel tournant à son rendement optimal produit de l’électricité pour alimenter le moteur électrique) et hybride parallèle (les moteurs thermique et électrique transmettent tous deux leur puissance aux roues). Les batteries sont rechargeables sur le réseau électrique et leur capacité est telle que l’autonomie du bus en mode 100% électrique est de 30 km maximum.
Au terme d’un premier test de 5.000 km, l’hybribus (c’est son petit nom) a consommé, en cycle urbain, 36 l de gasoil aux 100 km au lieu des 48 pour un bus classique diesel, soit une économie de 25% de carburant. Et donc une réduction non négligeable des émissions de CO2. Encourageant et à encourager !
Mais précisons tout de suite : la technologie hybride et celle de la motorisation électrique pure ne seront pas des avancées sur le plan environnemental si elles autorisent le maintien de notre système de mobilité centré majoritairement sur la voiture particulière, système dont les incidences vont bien au-delà de celles auxquelles ces technologies apportent une réponse partielle.
Les transports publics sont d’emblée durables parce qu’ils sont un transport en commun. Ainsi, l’empreinte carbone d’un passager bus en Wallonie est aujourd’hui deux fois moindre que celle d’un automobiliste wallon[[Source : TBE, 2010, p.41, coûts externes unitaires pour différents modes de transport en Région wallonne (estimations)]]. Bien entendu, cette empreinte serai encore plus réduite gràce à l’adaptation et le développement d’une offre permettant de remplir davantage les véhicules en dehors des heures de pointe. Le fait que les véhicules utilisés par les transports publics puissent bénéficier de technologies plus propres accroît le caractère durable de ce mode de transport. Une autre piste technologique pour la propulsion de ces véhicules est l’utilisation du gaz naturel pour lequel nous disposons déjà d’un réseau de distribution. Une étude intéressante sur les potentialités de cette filière pour la mobilité en Région wallonne a déjà été réalisée[[Référence : CAWPE, 2010, étude relative la mise en oeuvre de la filière du gaz naturel comprimé (CNG) dans les transports en Région wallonne, une opportunité pour rentabiliser les réseaux de gaz]].
Que l’on investisse de l’argent public pour améliorer les performances environnementales de flottes captives comme les TEC se justifie en ce que cette mesure participe à l’intérêt général de la collectivité. La Fédération dénonce par contre les subsides publics pour, par exemple, l’achat de « voitures propres », certes fort efficaces en tant que soutien au marché automobile mais contre-productives sur le plan environnemental en ce qu’elles participent à pérenniser le modèle basé sur la voiture individuelle.
Nous espérons donc voir apparaître dans le prochain contrat de service public qui liera la Région Wallonne au Groupe TEC des objectifs en termes de réduction des émissions de CO2 de la flotte bus. Mais de tels investissements ne doivent en outre pas se faire s’ils mettent à mal une dotation d’exploitation suffisante pour assurer le développement d’une desserte de qualité.