La Commission Européenne s’intéresse de près aux plastiques, en organisant une consultation européenne suite à la parution d’un Livre vert sur le sujet en mars. En Belgique, les plastiques sont aussi au coeur des discussions entourant le renouvellement de l’agrément Fost Plus. En cause : un recyclage bien plus faible que pour les autres flux.
P comme Plastiques. Enfin, plutôt comme Bouteilles et Flacons, qui sont les seuls plastiques admis dans les sacs PMC (BFMC aurait été plus correct mais moins beau)… Pourtant 100% des plastiques sont maintenant recyclables, certains plus facilement que d’autres, il est vrai. Mais nous continuons à recevoir la consigne de jeter dans la poubelle tout venant 63% (en poids) des emballages plastiques, lesquels vont droit à l’incinérateur. Car là où Fost Plus annonce des résultats qui semblent magiques (115% des emballages papier recyclés, tout simplement parce qu’une grande partie des papiers / cartons est de la pub et non de l’emballage), le taux de recyclage des emballages plastiques en Belgique en 2011 n’était que de 37%. Blisters, barquettes et pots de yaourts sont eux incinérés, alors qu’ils sont tout aussi recyclables que les bouteilles et flacons et qu’il sont soumis aux mêmes obligations de reprise que les autres emballages et donc aux mêmes cotisations en vue d’assurer cette reprise. Le consommateur paye donc 3 fois : une fois à l’achat du produit lorsqu’il paie l’emballage, une deuxième lorsqu’il paie le surcoût associé à la cotisation Fost Plus pourtant inutile, et une troisième lorsqu’il met son déchet d’emballage dans sa (chère!) poubelle tout-venant.
Dans sa newsletter[[Fostpost 26, décembre 2012]] de décembre 2012, Fost Plus annonçait avoir mené une étude sur l’élargissement possible de la fraction P des PMC. Résultats négatifs selon eux : les scénarii étudiés prédisent que le taux de recyclage des plastiques serait augmenté d’entre 19 et 36%, soit seulement 2 à 4% en poids des emballages ménagers totaux, tandis que les coûts de collecte et de tri des PMC augmenterait de 12 à 60% en fonction de ces scenarii. Il faudra se contenter de ces chiffres car l’étude n’est pas disponible…
Ces déchets d’emballage ménagers sont donc, disions-nous, au coeur du Livre vert de la Commission européenne sur une stratégie européenne en matière de déchets plastiques dans l’environnement. Ce document, actuellement soumis à une consultation jusqu’au 7 juin, parle pour la première fois d’obsolescence technique ou programmée des objets en plastique, parmi lesquels 63% sont des déchets d’emballage plastique. Du sac plastique à usage unique à l’ordinateur non démontable en passant par les emballages jetés, le plastique est largement utilisé pour des applications à faible valeur ajoutée car le coût du matériau reflète très faiblement son impact environnemental réel. Ce qui se reflète clairement dans les résultats de l’étude menée par Fost plus…
Le Livre vert et ses questions doivent aider l’Europe à revoir la législation existante en vue de mieux tenir compte de la problématique spécifique des plastiques. Cela se révèle d’autant plus important que l’on prévoit une utilisation croissante de ce matériau à l’avenir. Les ONG environnementales, dont IEW, resteront donc attentives aux suites données à cette consultation en terme de politique européenne.