Il y a un petit mois, je vous partageais notre inquiétude par rapport au manque de vision, notamment financière, pour le Groupe TEC et aux conséquences directes de cette situation : les plans d’économies décidés dans les TEC régionaux. Le dossier a bien avancé depuis et les nouvelles sont bonnes : le conclave budgétaire a épargné le Groupe TEC; mieux encore, il en ressort des décisions de financement supplémentaire pour celui-ci dès 2015.
Petit rappel historique. 2010 : fin du contrat de gestion. Ce dernier est d’abord prolongé d’une année, puis à nouveau pour une durée indéterminé jusqu’à la validation du contrat de service public en (longue !) gestation. Depuis quelques mois, le point « trajectoire budgétaire du Groupe TEC » apparaît régulièrement à l’ordre du jour du gouvernement wallon, mais aucune décision n’aboutit. Les comptes s’assombrissent, le Groupe TEC estime qu’il sera difficile de clôturer les années 2013 et 2014 en équilibre. Des plans d’économies sont décidés. Enfin le 2 mai dernier, un ajustement budgétaire qui fait quelques heureux, comme le titre le journal Le Soir : c’est le cas du Groupe TEC, et d’IEW, dans la foulée, qui plaide depuis 3 ans pour un refinancement de l’offre de transport public.
La situation devenait effectivement très délicate pour les sociétés d’exploitation du transport en commun wallon qui devaient faire le grand écart entre une forte augmentation de leur clientèle d’une part, et des frais de carburant et la non-indexation de leur dotation d’autre part. Voici enfin la bouffée d’oxygène tant attendue !
Malheureusement, les décisions prises en conclave budgétaire n’éviteront pas, semble-t-il, la mise en œuvre des plans d’économies définis il y a quelques semaines. Effectivement, 2013 et 2014 seront encore difficiles avec pour seule perspective d’augmentation de la subvention celle d’une croissance du PIB. Par contre, dès 2015, on respire vraiment. Le principe de l’indexation des dotations + 1% pour les sociétés d’exploitation est à nouveau appliqué.. Mais la vrai bonne nouvelle, c’est que la dotation de base du Groupe TEC sera augmenté de 4.5 millions d’€ en 2015, et de 3 millions d’€ en 2016.
En réalité, cette nouvelle ne sera vraiment bonne que si ces dotations en croissance se traduisent par une amélioration de l’offre de transport en commun. Les TEC ont maintenant de quoi se mettre efficacement au travail. Leur contrat de service public, qui devrait enfin pouvoir être signé, les invite à réaliser un cadastre de l’offre de transport et à élaborer une vision de la desserte pour les années à venir. Des outils indispensables pour voir enfin l’offre de transport public s’adapter davantage à la demande. Une réelle évolution de l’offre peut donc être réfléchie et préparée collectivement dès à présent pour être mise en œuvre concrètement à partir de 2015. Une collaboration étroite entre les différentes sociétés du Groupe TEC et une concertation effective avec la société civile sont les conditions de réussite pour une réelle amélioration de la desserte.
Avec l’avancement des travaux du métro de Charleroi et le projet de tram à Liège qui se concrétise par la demande de permis déposée, on dirait que le transport en commun figure enfin dans les priorités du gouvernement comme levier indispensable à activer pour un développement durable de la Wallonie. Nous espérons que cette très bonne décision de refinancement du Groupe TEC prise par nos ministres wallons en conclave budgétaire soit suivie par d’autres tout aussi positives sur les priorités ferroviaires à défendre par la Wallonie auprès des autorités fédérales dans le cadre du prochain plan d’investissement du Groupe SNCB.