La publication récurrente, par la Wallonie, de ses indicateurs clés de l’environnement est un moment privilégié pour faire un bilan objectif de la situation, de ses évolutions et des facteurs qui les sous-tendent. Cet édifiant travail de compilation et de mise en perspective de la cellule « Etat de l’environnement wallon », constitue donc un précieux outil d’évaluation des politiques menées. Au terme de la lecture du dernier opus présenté à Bruxelles ce matin, le moins que l’on puisse dire est que le bilan offre peu de réels motifs de réjouissance.
Commençons par les domaines franchement dans le rouge et en évolution négative : l’artificialisation du territoire (les terres agricoles sont utilisées à des fins diverses dont l’habitat, les zones d’activités économiques…), le transport et la biodiversité .
Le territoire wallon, présenté dans le tout nouveau Plan Marshall 4.0 comme une ressource disponible à valoriser, est aussi, qu’on le veuille ou non, un capital qui ne se reconstitue jamais complètement. Le rapport rappelle que la fragmentation et l’artificialisation de ce territoire, toujours en cours, sont une des causes, avec l’intensification des pratiques agricoles, de la perte de biodiversité. Aussi, Inter-Environnement Wallonie demande que les actions soutenues par le Plan Marshall soient évaluées ex-ante au regard des indicateurs clé de l’environnement. Des alternatives à l’urbanisation de nouveaux espaces devraient notamment être systématiquement présentées.
Coté biodiversité, 31% des espèces présentes en Wallonie sont en danger d’extinction et 9% sont déjà éteintes ! L’inquiétante diminution des populations des oiseaux des champs par exemple (2/3 de leur population en moins depuis 1990) met en lumière la gravité de la situation. Oublions-nous que nous sommes, nous aussi, des êtres vivants touchés par ces facteurs de pollution ?
Le transport, dont la demande est en augmentation permanente, se focalise toujours plus, tant pour les marchandises que pour les personnes, sur la route.. Le fret par rail a ainsi diminué de 27% entre 1990 et 2011. Sans surprise, cette tendance haussière génère des coûts dont par exemple celui de la congestion estimé entre 11 et 35 euroct par voyageur et par kilomètre pour la voiture alors qu’il n’est que de 0,22 euroct pour le train.
A travers ces 3 secteurs, c’est in fine notre mode de développement qui est jugé et nous devons admettre qu’il est encore non durable.
Les indicateurs relatifs à l’eau et à l’air décrivent une situation « mitigée mais plus ou moins stabilisée » qui nécessite donc une attention de tous les instants. Des signes positifs sont objectivés pour la part renouvelable de la production d’énergie, mais l’on craint que les dernières décisions en la matière n’inversent la tendance.
Du côté des évolutions positives, soulignons l’encourageante progression de l’agriculture biologique et une gestion des déchets correcte dont l’efficacité peut et doit encore être améliorée.
Avec Les indicateurs clés de l’environnement wallon 2014 la Wallonie dispose d’un outil de diagnostic objectif et rigoureux, qu’elle gagnerait à utiliser concrètement pour penser et mettre en œuvre son redéploiement (Plan Marshall 4.0). Le succès est à ce prix.
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