Le Gouvernement wallon a adopté le 7 juillet dernier la version finale de la Stratégie wallonne de développement durable (SWDD). L’enjeu d’un tel document ? Mettre la Wallonie sur la voie d’un développement qui vise l’amélioration de la qualité de vie et du bien être humain, pour tous.
Cette stratégie a fait l’objet d’une consultation publique qui s’est déroulée au printemps 2016. Au total, 250 contributions ont été reçues dont 199 de la part de citoyens et 51 d’organisations (en majorité issues du secteur associatif) selon le rapport de synthèse de cette consultation rédigé par l’administration.
Dans le cadre de la consultation, IEW avait remis non pas un mais trois avis sur le projet de stratégie [Voir la [niews publiée mai]]:
Un avis commun avec Associations 21 avec des remarques générales
Un avis d’IEW complémentaire listant des remarques plus spécifiques sur les volets « Vision à long terme », « Diagnostic des acquis et défis » et « Plan d’actions ».
Un avis avec le RAWAD (Réseau des acteurs wallons pour une alimentation durable) que la Fédération coordonne.
Une série de remarques ont été prises en compte dans la version finale. On peut se réjouir en particulier que les enjeux de participation citoyenne, absents du projet de stratégie, aient été intégrés dans la version finale tant dans la vision à long terme que dans le plan d’actions. Le Gouvernement wallon compte ainsi travailler de façon coopérative avec la société civile dans la mise en œuvre de la stratégie par la mise en place de dynamiques participatives. Un « Parlement jeunesse » sera également organisé annuellement pour promouvoir la participation des jeunes sur les questions de développement durable.
Une évolution notable concerne l’objectif global poursuivi par le plan d’actions qui ne vise plus l’autonomie dans les trois secteurs ciblés – à savoir l’alimentation, l’énergie et les ressources- mais un changement des modes de consommation et de production. Ce dernier objectif est beaucoup plus en phase avec les principes du développement durable et correspond également à un des 17 objectifs de l’Agenda 2030 de l’ONU reconnu comme un des plus « transformatifs » pours nos sociétés.
Enfin – ne boudons pas notre plaisir- une série de recommandations ont bien été prises en compte dans la version finale, notamment:
l’ajout d’une référence au décret du 27 juin 2013 relatif à la SWDD même si la vision et le diagnostic s’appuient toujours sur la définition historique du développement durable issue du Rapport Brundtland plutôt que sur la définition et les principes du décret;
l’ajout du principe de souveraineté alimentaire dans la vision ;
la mention dans la vision de l’objectif climatique de 1,5°C suite à l’Accord de Paris ;
l’identification du ministre responsable pour chaque action ;
la liste des plans et programmes existants complémentaires aux quatre axes du plan d’actions ce qui permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble de l’action du gouvernement dans ces domaines ;
et enfin l’ajout de nouvelles actions proposées par IEW (et peut-être par d’autres aussi) principalement dans l’axe alimentation qui a été le plus remanié comme l’action A08 p. 47 « Proposer un accompagnement et des incitants financiers spécifiques pour les circuits courts » ou l’action A20 p. 48 « Promouvoir la mise sur le marché et la consommation des fruits et légumes exclus par le calibrage commercial ».
Ces évolutions positives du document n’enlèvent toutefois pas les regrets déjà exprimés par IEW que le Gouvernement actuel ait choisi de faire une stratégie de développement durable « bouche trou » par rapport aux mesures existantes plutôt qu’un cadre global pour renforcer la cohérence de l’ensemble de son action. La SWDD contient néanmoins une série d’actions valables. La Fédération restera vigilante quant à la leur mise en œuvre effective. L’important maintenant est surtout de se mettre en/poursuivre le chemin de la transition avec toutes les forces vives de notre société.