Nous avons, il y a peu, lors de la Journée Internationales Sans Viande, laissé la parole à l’association membre d’IEW Végétik qui remit à sa juste place le ministre Willy Borsus, auteur d’un communiqué pro viande de boeuf assez partial.
Reporterre, en partenariat avec la campagne Envie de paysans, s’attèle dans ses colonnes à mettre en débat de façon fort intéressante la question de la viande, de l’élevage, la production industrielle animale, le climat, le végétarisme. La question est plus complexe qu’on ne pourrait a priori le croire.
À lire aussi, sur la thématique de la viande, les articles de chargé(e)s de mission d’IEW :
- Manger trop de viande nuit gravement au climat
- Repenser notre agriculture et notre alimentation : la position d’IEW
- Viande : au nom du fric !
- Manger 2X moins de viande : indispensable ! Et simple…
- Viande : le problème, c’est l’élevage intensif…
Et une liste d’articles de sources diverses et variées
L’élevage est une source notable de gaz à effet de serre. Doit-on pour autant le supprimer ? Y a-t-il des types d’élevage respectueux de l’environnement ? Faut-il cesser de manger de la viande ou seulement de la viande industrielle ? Enquête… et réponse.
C’est le genre de débat qui anime les déjeuners à La Ruche, l’espace de bureaux coopératif qui accueille la rédaction de Reporterre. Hervé et Barnabé assument sans complexe leur côté carnivore tandis que Lorène mange sa salade, soutenue par Flore, une des animatrices de La Ruche.
« J’ai fait une école d’agronomie, raconte notre apicultrice, on parlait beaucoup d’agriculture intensive et de la quantité de ressources qu’il faut pour produire un kilo de bœuf. Je me suis dit que sachant cela, je ne pouvais pas continuer à manger de la viande. »
Pour Lorène, l’élément déclencheur a été un voyage au Mexique : « J’ai travaillé avec des communautés rurales qui souffraient de la faim parce que leurs terres étaient trop pauvres. Quelques kilomètres plus loin, les meilleurs champs étaient occupés par le bétail exporté aux États-Unis. Puis je me suis documentée sur l’impact environnemental. Manger autant de viande, c’est un caprice de riches. »
Et c’est vrai, les faits sont accablants. L’élevage paraît incroyablement destructeur pour la planète comme pour la majorité des Hommes. C’est ce qu’assène l’américain Kip Andersen dans son documentaire Cowspiracy :
- « L’élevage est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre, plus que tous les modes de transport réunis » ;
- « l’élevage est responsable de 91 % de la destruction de l’Amazonie » ;
- « le méthane est un gaz 86 fois plus réchauffant que le CO2 », etc.
Alors faut-il arrêter de manger de la viande, et même plus, lait et œufs ? Est-ce la solution la plus efficace pour lutter contre le changement climatique ? C’est ce que laisse entendre ce documentaire, qui nous incite à devenir non pas seulement végétarien, mais vegan : c’est à dire à exclure tout produit animal de notre alimentation.
Les mêmes arguments sont repris par l’association L214. Comme elle l’explique, elle « s’est donné pour mission première de dénoncer la réalité de l’élevage ». Sur son site viande.info, elle informe sur les conséquences de la consommation de produits animaux : émissions de gaz à effet de serre (les rots des vaches), déforestation (on importe du soja brésilien pour nourrir le bétail), pollution de l’eau (à cause de l’excès de déjections animales), etc.
Pour L214, l’élevage est aussi un gâchis de terres arables. « Les animaux sont de piètres convertisseurs d’énergie en alimentation humaine », explique l’association. En effet, « il faut en moyenne sept calories végétales pour donner une seule calorie animale », poursuit Brigitte Gothière, porte-parole de l’association.
Conclusion de la militante : « Il faut supprimer l’élevage », ou, au moins, « le réduire de façon très, très importante, et là on aura suffisamment diminué les émissions de gaz à effet de serre ».
Découvrez la suite des arguments et contre-arguments sur le site de Reporterre.