Les Wallons souhaitent une mobilité Post-Covid plus saine !

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Mobilité
  • Temps de lecture :8 min de lecture
You are currently viewing Les Wallons souhaitent une mobilité Post-Covid plus saine !
Bike crowd

Un récent sondage, confié à YouGov par European Climate Fondation et Transport & Environment indique clairement que les citoyens de grandes villes et métropoles européennes souhaitent que des leçons soient tirées en matière de pollution de l’air suite à la période de confinement imposée par la pandémie de Covid-19. La santé et la qualité de vie le réclament. Les citoyens wallons suivent cette ligne vertueuse. 

Un sondage vient d’être effectué auprès d’un échantillon de la population des plus grandes villes et métropoles européennes[1] pour connaître leur opinion sur l’évolution souhaitée de l’organisation de la mobilité, en tenant compte de l’expérience, globalement traumatisante, de la pandémie de la Covid-19. Il s’agit de savoir si la baisse de la pollution de l’air constatée durant la période de confinement influera sur les choix de mobilité POST-Covid des personnes interrogées, mais également d’avoir une idée sur leurs souhaits de répartition des infrastructures propres à chaque mode de transport. La corrélation entre la fragilité des personnes atteintes de difficultés respiratoires souvent liées à la pollution de l’air et le risque accru de complications graves ou de décès suite au Covid intervient probablement dans les réponses des personnes sondées, ce qui témoigne d’une prise de conscience du danger important que représente la pollution de l’air[2]. Des citoyens de plus de 20 villes européennes issues de 6 pays différents ont répondu au sondage. Pour la Belgique, ce sont les Régions (et non les villes) qui ont été prises en compte. 

Moins de voitures, plus de modes actifs et des transports en commun adaptés

Au niveau de l’ensemble des citoyens de l’échantillon : 

• 64% affirment ne pas vouloir revenir aux niveaux de pollution existant avant la pandémie. 

• 74% demandent des mesures pour améliorer la qualité de l’air, même si ces mesures requièrent de libérer de l’espace dédié à la voiture pour favoriser et sécuriser la pratique de la marche et du vélo et pour permettre aux transports en commun de surface de circuler plus aisément. 

• 68% acceptent que ces mesures d’amélioration de la qualité de l’air aillent de pair avec des Zones « zero émission »[3]

• 21% envisagent d’utiliser plus fréquemment le vélo un fois que nous serons sortis de la période de confinement. 

• 75% reprendront les transports en commun, principalement si des mesures d’hygiène complémentaires sont prises. 

Si l’on regarde la Wallonie (Bruxelles/Flandre) : 

• 62% (77%/52%) affirment ne pas vouloir revenir aux niveaux de pollution existant avant la pandémie.

• 63% (74%/56%) acceptent que ces mesures d’amélioration de la qualité de l’air aillent de pair avec des Zones « zero émission »[4].

• 63% (68%/ 48%) estiment qu’il serait bien de libérer de l’espace pour les transports publics (bandes réservées au bus par exemple).

• 62% (60%, 62%) estiment qu’il serait bien de libérer de l’espace pour l’utilisation du vélo. 

• 68% (72%/ 63%) estiment qu’il serait bien de libérer de l’espace pour les piétons (la marche). 

On le voit donc, les Belges ainsi que tous les citoyens des plus grandes villes européennes, sont demandeurs de mesures en faveur du développement des modes « non-automobiles » car ils envisagent sans doute d’y avoir recourt plus intensément. 

La voiture électrique a le vent en poupe

Concernant le mode automobile, et en réponse à la question : « Par rapport à avant l’épidémie, de quelle manière votre degré intérêt relatif à l’achat d’un véhicule zéro émission a-t-il augmenté, diminué ou est-il resté inchangé ? » : 

48% des citadins italiens sont plus intéressés, 28% des citadins anglais, 18% des citadins Allemands, 39% des Bruxellois, 29% des Wallons et 30% des Flamands. 

L’intérêt est donc bien là. S’agissant principalement de citadins, espérons que les options « sans voiture » et « voiture partagée » auront été préalablement envisagées – un embouteillage de voitures électriques reste un embouteillage, et que si la possession d’un véhicule électrique s’avère nécessaire, le choix portera sur des véhicules type (e)Lisa Car (https://www.lisacar.eu/climat-sante-et-securite-pour-un-phasing-in-de-lelisa-car/) c’est-à-dire des véhicules plus légers, moins puissants, moins rapides et aux formes plus fluides. Les habitants des villes s’irritent de plus en plus de l’envahissement de leur espace de vie par des véhicules massifs, puissants et insécurisants, fussent-ils électriques. 

Tous les résultats par pays : 

BelgiqueFranceGermanyItaly SpainUK

Le pdf de l’enquête menée par YouGov

[1] Tous les chiffres, sauf si précisé autrement, sont de YouGov Plc. L’échantillon total de ce sondage est composé de 7 545 adultes vivant en zone métropolitaine à Barcelone, Madrid, Rome, Milan, Paris, Marseille, Lille, Lyon, Toulouse, Nice, Berlin, Hambourg, Cologne, Francfort, Munich, Grand Londres, Grand Manchester, Birmingham, Leeds et Glasgow, ainsi qu’en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. Le sondage a été effectué entre le 14 et le 21 mai 2020, en ligne, parmi des personnes qui sont principalement de certaines zones urbaines. Les chiffres ont été pondérés en fonction de chaque zone métropolitaine afin de produire des valeurs moyennes.

[2] Voir par exemple : Pollution et propagation fulgurante du coronavirus, les particules fines montrées du doigt

https://www.rtbf.be/info/societe/detail_le-coronavirus-pourrait-rester-plusieurs-heures-dans-l-air-a-cause-de-la-pollution-atmospherique?id=10464049 ou Cut air pollution to help avoid second coronavirus peak, MPs urge, Cross-party group highlights new evidence on how dirty air may worsen infections, https://www.theguardian.com/environment/2020/may/29/cut-air-pollution-avoid-second-coronavirus-peak-mps-urge 

[3] Il s’agirait de zone dans lesquelles seul les véhicules à motorisation électrique peuvent circuler. Il conviendrait donc de parler de zone zéro émission à l’échappement. Ces véhicules émettent encore des particules issues des freins, de l’usure des pneus, les non-exhaust emissions. Voir : https://www.canopea.be/les-particules-fines-issues-des-freins-et-des-pneus-un-argument-anti-voitures-electriques/ 

[4]  Même remarque.

Canopea