Chaque année, aux alentours du 17 avril se déroule la Journée Internationale des Luttes Paysannes. Celle-ci a été inaugurée par la Via Campesina suite à l’assassinat de dix-neuf paysans du mouvement sans terre le 17 avril 1996. Elle commémore leur combat.
Partout dans le monde, les paysans – qui, ensemble, représentent plus de la moitié de la population de la terre – sont agressés par le rouleau compresseur des multinationales de l’agroalimentaire et des gouvernements complices.
C’est pourquoi chaque année en Belgique, le Résap (Réseau de Soutien à l’Agriculture Paysanne) organise une grande mobilisation afin de sensibiliser la population aux luttes paysannes d’ailleurs et d’ici, mais aussi de soutenir une lutte ancrée localement.
Cette année, les mouvements paysans et leurs alliés ont décidé de se rassembler sur le site de Liège airport pour stopper la bétonisation des terres cultivables, qui met à mal notre souveraineté alimentaire et, plus globalement, pour dénoncer un modèle de développement économique destructeur qui menace la résilience de nos sociétés.
Malgré l’opposition massive des riverain·e·s, l’appétit des promoteurs du développement de cet aéroport principalement dédié au fret est insatiable. Après avoir exproprié plus d’une dizaine de fermes et bétonné des terres fertiles, près de 280 hectares sont encore convoités dans la région. Rappelons, pour celleux qui l’auraient oublié : le béton, ça ne se mange pas !
Chaque année, la bétonneuse grignote un peu plus. Elle avale tout sur son passage : choux, oignons, céréales, pommes de terres,… tout y passe ! Ne restent que de grandes étendues grises à la place de nos champs nourriciers. En Wallonie, pas moins de 1560 hectares sont artificialisés en moyenne chaque année, ce qui représente 3 terrains de foot par jour.
Conséquences : les terres se raréfient, les prix explosent et les agriculteurs·ices ont toujours plus de mal à accéder à la terre, particulièrement les jeunes dont le travail permettra pourtant de nous nourrir demain.
De la même manière, dans les pays du Sud, des terres sont retirées chaque jour aux communautés paysannes. Bétonner ici, c’est reprendre ailleurs. Cherchez l’erreur !
N’hésitez donc pas à participer à cette mobilisation et/ou à partager autour de vous car leur béton, ce sont nos oignons !
Plus d’information sur l’événement Facebook ou sur la page des luttes paysannes.
Pour en savoir plus, je recommande vivement de lire l’analyse de ma collègue A. Defourny : « La zone agricole, espèce menacée en voie d’extinction ? »
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