A Spa et ailleurs, toutes les eaux doivent être égales!

Nous l’avons évoqué dans un article précédent, Spadel, l’exploitant des eaux des Spa, et Carlo Di Antonio, ministre wallon de l’environnement, s’inquiètent du passage du Spa Rally organisé ces vendredi 13 et samedi 14 mars dans des zones de protection des eaux.

On peut comprendre la juste inquiétude de l’industriel qui commercialise les eaux de Spa. Ce qui peut choquer, en revanche, c’est la hiérarchie des eaux qui transparaît en filigrane de ce dossier. Il semble en effet exister d’une part des eaux souterraines à vocation commerciale, qu’il convient de protéger de tout risque de pollution et, d’autre part, les autres eaux souterraines, destinées à la distribution (donc aussi sensées être bues…) ou non captées. Celles-ci ne devraient pas, semble-t-il – et tout le monde semble d’accord là-dessus – jouir des mêmes mesures de protection que les premières.

Cette hiérarchie des eaux n’est, somme toute, qu’une image de la hiérarchie des valeurs qui structure nos sociétés et dans laquelle la défense des intérêts financiers prime sur la défense de la santé de la population et de l’environnement. Tabac, perturbateurs endocriniens, bruit et émissions des automobiles, … les dossiers illustratifs sont légion. L’omniprésence de cette hiérarchie des valeurs participe à expliquer la difficulté à faire « remonter » les questions environnementales dans les agendas politiques.