Depuis quelques mois, les assemblées citoyennes fleurissent un peu partout. Vous souhaitez encourager le débat autour de ces dispositifs – que vous les trouviez pertinents ou pas ? Signez la pétition dans le cadre de l’article 130 Bis du règlement du Parlement Wallon ! Explications…
Depuis plus de 3 ans, Canopea co-anime avec Periferia une démarche d’éducation permanente autour des enjeux de démocratie participative (voir ici et ici). Au cœur de cette démarche est la conviction qu’il est indispensable de redynamiser la démocratie. D’abord parce que la démocratie représentative telle qu’on la connait montre clairement ses limites et ne répond plus aux souhaits d’une majorité de citoyens. Ensuite parce que face aux problématiques environnementales complexes auxquelles nous faisons face, il est nécessaire de développer une sagesse collective en mettant en place des approches participatives et collaboratives efficientes avec les citoyens·ne·s et pour les citoyen·ne·s. Il s’agit de créer une société qui soit capable collectivement de développer une compréhension commune des enjeux et de prendre en compte tous les besoins pour produire des bénéfices inclusifs à long terme. Un des moyens pour tendre vers cette utopie est de mettre en place des assemblées citoyennes permanentes qui devront s’appuyer sur cinq principes :
- Rechercher l’inclusion de tou·te·s et la diversité de regards et ce, de façon systématique. Il est en effet indispensable de ne pas reproduire les inégalités vécues en démocratie représentative en marginalisant encore plus celleux qui le sont déjà. Le tirage au sort pour sélectionner les citoyens dans les assemblées permet d’aller dans ce sens mais d’autres méthodes sont à utiliser pour aller toucher les publics les plus éloignés de la politique.
- Veiller à la qualité de l’ingénierie participative. Une participation de qualité nécessite des moyens et nécessite de s’appuyer sur des personnes qui ont des compétences pour concevoir, animer et accompagner des processus participatifs sur des enjeux complexes. Dans les assemblées, les citoyen·ne·s doivent pouvoir choisir les experts et être informé·e·s sur la vision des enjeux de manière systémique et en toute transparence. Il·elle·s doivent être outillé·e·s et accompagné·e·s, afin d’oser s’exprimer et avoir envie de s’engager.
- Laisser de la place dans les dispositifs de participation à la controverse et aux désaccords entre les participant·e·s et ne pas chercher à gommer ces désaccords en particulier lors de la communication. La friction des arguments et des positions diverses libère une énergie considérable qui, si elle est habilement gérée, est créative et productive. En outre, la libre expression de revendications concurrentes et contestées dans un environnement structuré réduit la probabilité de confrontation en dehors de celui-ci.
- Transformer l’action publique en s’appuyant sur les résultats de la participation pour les traduire en actions. Même si la décision reste dans les mains des élu·e·s, la parole des citoyen·ne·s participant·e·s doit pouvoir compter. Ce qui nécessite pour les élu·e·s d’être ouvert·e·s à la contradiction et à l’innovation et de chercher conjointement avec les administrations à lever les éventuels obstacles techniques, financiers ou juridiques à la mise en place des actions proposées.
- Intégrer le citoyen en amont et assurer un suivi des dispositifs participatifs. Dans le cadre des assemblées citoyennes, permettre aux citoyens de choisir les thèmes à mettre en débat, rendre ces assemblées permanentes et assurer le suivi des décisions auprès des participant·e·s et justifier leurs choix sont autant de moyens pour concrétiser ce principe.
Une pétition adressée au Parlement Wallon
Le collectif citoyen CaP Démocratie, acronyme pour Citoyens au Parlement, souhaite qu’un dialogue permanent entre citoyen·ne·s et représentant·e·s politiques soit instauré, en s’inspirant du Dialogue citoyen permanent initié en communauté germanophone en 2019. Dans ce but, le collectif va adresser au Parlement wallon une pétition dans le cadre de l’article 130 BIS du règlement du Parlement wallon. Selon cet article, si 2000 signatures de résident·es wallon·nes âgé·es de plus de 16 ans sont collectées, le Parlement peut mettre en place une commission mixte, composée de 30 citoyen·nes tiré·es au sort et de 10 député·es parlementaires, pour débattre de la demande introduite via la pétition.
Le collectif a déjà récolté plus de 2000 signatures en format papier mais veut se prémunir de signatures jugées non recevables. La possibilité de signer en ligne vient d’être activée il y a quelques jours par le Parlement wallon ; la campagne pour les signatures numériques débute donc enfin !
Même si le Parlement peut choisir le sujet, sa volonté – et celle de son Président, André Frédéric – est que le thème soit choisi par les citoyens. Selon ce dernier, la première commission mixte devrait avoir lieu d’ici fin juin.
Affaire à suivre donc…
Si comme nous – et 27% des Wallon·nes selon un récent sondage RTBF – vous pensez qu’instituer un dispositif permanent d’assemblées citoyennes au PW est une réponse pertinente OU qu’il est urgent d’en débattre, nous vous invitons à signer la pétition qui est maintenant en ligne ICI et à la faire suivre à votre réseau ! (si vous l’avez déjà signée en format papier, merci de ne PAS la resigner).
Si comme Canopea (et une dizaine d’autres organisations), vous souhaitez soutenir CaP démocratie en tant qu’organisation, n’hésitez pas à en faire part à info@capdemocratie.be .
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