Bart De Wever : voitures de société et « salaires corrects »

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Ce 2 décembre, l’Echo rapportait les déclarations de Monsieur Bart De Wever relatives à une éventuelle révision du régime fiscal des voitures de société.

Le leader de la N-VA est on ne peut plus clair – et il le fait d’emblée savoir : « Je suis très clair : la porte est tout à fait fermée à ce qu’on touche à la taxation des voitures de société […] Je vais tout de suite tuer cette idée dans l’œuf. Cela ne se fera pas avec la N-VA dans un gouvernement […] Pourquoi les gens ont-ils autant recours aux voitures de société ? Simplement pour trouver une manière de pouvoir, dans ce pays, avoir un salaire correct. »

Cette intervention est révélatrice d’une attitude de défense à tout crin du système automobile (et plus largement du système fiscal) propre aux partis plus ou moins « extrêmes », lesquels continuent de voir comme une atteinte à la liberté toute velléité de porter remède aux incidences négatives du système.

Elle fait également la preuve d’une belle « fermeture d’esprit » : Monsieur De Wever a des tabous auxquels, monsieur, on ne touche pas !!

Enfin, elle soulève un certain nombre de questions parmi lesquelles :

  1. Qu’est-ce-que Monsieur de Wever appelle un « salaire correct », ou, plus précisément, quels critères prend-il en compte pour définir un « salaire correct » ?
  2. Envisage-t-il une initiative législative obligeant tous les employeurs à attribuer une voiture de société à leurs salariés afin de leur garantir ce « salaire correct » ou considère-t-il, au contraire, qu’il soit correct qu’un nombre non négligeable de citoyen(ne)s belges ne disposent pas d’un « salaire correct » ?
  3. N’estime-t-il pas que l’intention du Gouvernement fédéral de réduire « avant la fin de la législature, le taux de base des cotisations patronales avec l’objectif d’atteindre 25%[[Accord de Gouvernement du 10 octobre 2014, page 8]]» est de nature à générer une augmentation du salaire-poche jusqu’à élever celui-ci à un niveau « correct » ?
  4. Dans l’affirmative, les voitures de société auraient-elles encore une raison d’être en tant que moyen d’assurer un « salaire correct » ?
  5. Monsieur De Wever envisage-t-il d’exporter le système belge des voitures de société, notamment dans certains pays d’Asie, où le combat des travailleuses et travailleurs est d’obtenir un salaire décent (c’est-à-dire leur permettant d’assurer la subsistance de leur famille), sans avoir la prétention que celui-ci devienne « correct » ?

Il serait intéressant, au-delà de l’expression simpliste d’un point de vue dogmatique et un brin populiste, d’entendre Monsieur De Wever sur la manière de :

  • diminuer la dépendance énergétique de la Belgique en matière de transports ;
  • maîtriser les émissions de gaz à effet de serre du secteur (en croissance de 30% depuis 1990) ;
  • diminuer le nombre de victimes de la route ;
  • diminuer le nombre de victimes de la pollution de l’air ;
  • diminuer les problèmes de congestion ;

Voir aussi sur ce sujet :
Stop aux rémunérations en voitures et en diesel ! qui vous propose de signer une pétition pour mettre fin à cet avantage du passé.

La carte blanche des 4 fédérations belges de l’environnement et greenpeace : Plutôt 2,1 milliards d’économies sur le rail ou… 17,5 milliards sur les voitures de société?