Comme chaque année le 2ème dimanche de juillet, les citoyens sont invités à se jeter à l’eau pour revendiquer le droit à une eau de qualité et des rivières propres. Crise sanitaire et mesures exceptionnelles obligent, c’est en mode plus restreint mais tout aussi militant que nous sommes tous appelés à sauter le 12 juillet prochain.
Depuis 2005, le Bigjump est une initiative portée par un réseau d’associations pour attirer l’attention sur l’importance de disposer d’une eau de qualité et sur la nécessité de préserver les écosystèmes aquatiques. Elle fait appel à l’enthousiasme communicatif des citoyens en leur proposant de sauter de manière massive et coordonnée dans les rivières, lacs, points d’eau qui les environnent. En Belgique, Goodplanet coordonne cette activité qu’historiquement IEW a initiée et toujours soutenue.
Cette année, les mesures sanitaires compliquent énormément l’organisation d’un Bigjump collectif mais cela n’a pas empêché les organisateurs de proposer une édition plus intimiste mais tout aussi ludique. Ce 12 juillet, vous êtes tous appelés à vous filmer en train de barboter dans votre piscine, à chanter sous la douche, à sauter à pieds joints dans une flaque, etc. Bonne humeur et originalité sont fortement recommandées. Partagez ensuite votre petite vidéo sur les réseaux sociaux avec la mention #Bigjump2020. Goodplanet fera une compilation des meilleurs moments et la diffusera dès le lendemain. Un beau support de campagne pour porter un message citoyen : « préservez la qualité de nos eaux ! »
Il n’est pas inutile de rappeler que, aussi anecdotique que ce saut puisse paraître, la voix et les gestes des citoyens sont toujours importants pour marteler la nécessité de poursuivre des efforts pour que les eaux européennes retrouvent leur qualité. La Directive-cadre sur l’Eau donnait comme échéance 2015 pour atteindre le bon état des masses d’eau, avec des « périodes de reconduction » possible jusqu’à 2027. Par ailleurs, la Directive relative à la gestion de la qualité des eaux de baignade, en plus de s’aligner sur l’échéance de la DCE, oblige les Etats membres à prendre des mesures pour accroître le nombre de sites de baignade de qualité bonne ou excellente. En cas de qualité insuffisante, les pays de l’UE doivent adopter des mesures pour la gestion et l’élimination de la pollution, pour la protection et l’information des baigneurs. En 2020, force est de constater que bon nombre de masses d’eau de surface et souterraine ne sont toujours pas de qualité suffisante. La faute à qui ? A un cadre législatif trop ambitieux et irréaliste ? C’est ce que certains Etats, relayant différents lobbies, ont défendu à l’occasion d’une évaluation de la DCE (fitness check) avec l’espoir de réviser la directive en profondeur pour l’affaiblir. Les craintes étaient réelles de voir la législation revue avec des ambitions à minima et un relâchement dans les efforts pour améliorer la qualité des eaux. Une mobilisation importante d’ONG, de scientifiques et de citoyens a permis d’exprimer auprès des instances européennes toute l’importance de conserver un cadre ambitieux car le problème ne vient pas de la législation elle-même mais plutôt de la manière dont celle-ci est appliquée et contrôlée. Lors de la consultation européenne sur le sujet, plus de 375 000 citoyens avaient répondu pour insister sur le maintien de la DCE, un record dans ce genre de processus peu médiatisé et parfois rébarbatif. Il y a quelques jours, la décision a été communiquée : la Directive Cadre sur l’eau ne sera pas ouverte à révision. Une belle victoire et un énorme soulagement pour tous les défenseurs d’une législation ambitieuse en matière d’eau.
Mais la route est encore longue pour parvenir à des eaux propres et de qualité sur le territoire européen ; d’où une opération comme le BigJump s’avère toujours nécessaire. Rendez-vous dès le 6 juillet sur les réseaux sociaux (facebook et twitter d’IEW.be, Goodplanet…) pour le lancement de la campagne et préparez votre maillot pour le 12 juillet !