En matière de biodiversité, les objectifs se succèdent et ne se ressemblent pas. Le Conseil de l’Union a en effet adopté l’objectif le plus ambitieux qui soit puisqu’il vise à limiter la dégradation des écosystèmes européens mais aussi la perte de biodiversité hors Europe. La balle est aujourd’hui entre les mains de la Commission qui devra traduire cet objectif en une stratégie à la hauteur des enjeux.
Adopté en 2001, l’objectif 2010 d’enrayer l’érosion de la biodiversité est arrivé à son terme sur un constat d’échec. En janvier de cette année, la Commission européenne publiait une communication établissant les options possibles pour l’après 2010 dans laquelle elle proposait 4 objectifs croissants. Le Conseil des Ministres Européens de ce 15 mars a tranché et s’est engagé à enrayer la perte de biodiversité et la dégradation des services écosystémiques dans l’UE d’ici à 2020, à assurer autant que possible leur rétablissement, et ce, tout en renforçant la contribution de l’UE dans la prévention de la perte de biodiversité à l’échelle de la planète.
Il s’agit de l’option la plus forte des quatre suggérées par la Commission. L’union reconnaît l’importance de la lutte contre la perte de biodiversité non seulement sur son territoire, mais aussi au-delà de ses frontières. Cette option en appelle à intensifier l’action de l’UE afin de traiter l’état de crise de la biodiversité au niveau mondial. Cette action devra inclure des mesures visant à réduire encore davantage l’impact des schémas de consommation de l’UE sur la biodiversité dans les autres parties du monde. On pense naturellement aux implications de nos importations de matières premières agricoles et forestières.
La Commission doit maintenant préparer une stratégie pour atteindre ce nouvel objectif. L’échec de la stratégie précédente implique un profond remaniement des moyens qui devront être mis en ½uvre. La stratégie devra également s’accompagner de communications thématiques novatrices tel les infrastructures vertes et l’évaluation économique de la biodiversité et des services écosystémiques. Des communications qui pourraient se concrétiser en nouveaux champs d’action des politiques européennes.
Contrairement à la précédente stratégie, présentée par la Commission quatre ans après l’adoption de l’objectif 2010, il faudra que la stratégie associée à ce nouvel objectif soit finalisée avant la fin de cette année et que les grands débats sur le devenir de la politique agricole commune notamment soient clôturés.
Enfin, soulignons que le Conseil de l’environnement enjoint la présidence de l’Union à intégrer la biodiversité dans la future stratégie « UE 2020 ». Vu le rôle essentiel joué par la biodiversité, le nouvel objectif 2020 a un rôle important à jouer et devrait être pleinement pris en compte dans les politiques et stratégies intersectorielles les plus importantes de l’UE, tel la stratégie pour le développement durable et la stratégie pour la croissance et l’emploi.
Pour aller plus loin : Analyse de l’objectif 2010
Extrait de nIEWs (n°72, du 25 mars au 15 avril),
la Lettre d’information de la Fédération.
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