La Commission Européenne a décidé d’entamer des discussions sur l’interdiction d’utilisation du BPA (Bisphénol A) dans les biberons. Cette information, reprise sur le site Food Quality News, est saluée par les associations de protection de l’environnement et de la santé, par la voix de l’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL).
Le positionnement de l’OMS, définit suite aux travaux des experts « BPA » de l’organisation à Ottawa en début de ce mois, n’augurait pourtant rien de bon. L’OMS y soulignait en effet qu’il serait – selon elle – prématuré de prendre des mesures sur le BPA au vu du manque de certitudes quant à ses impacts sanitaires.
Le Réseau Environnement Santé (RES), qui exerce une veille scientifique sur le BPA, s’était montré très surpris de cette décision: plus de 500 études « peer-reviewed » ont d’ores et déjà été publiées, et plusieurs d’entre elles montrent une augmentation des risques de cancer de la prostate, du sein, de diabète et d’obésité ainsi que de problèmes comportementaux et de reproduction, à des doses de loin inférieures à la Dose journalière admissible définie par l’EFSA. Le RES reproche également au groupe de travail de l’OMS de sous-évaluer le niveau de contamination de la population et d’ignorer la problématique de notre exposition chronique à cette substance.
La décision de la Commission Européenne d’avancer, malgré ces avis contraires des autorités sanitaires, est positive et mérite d’être saluée. Cependant, il est également nécessaire de rappeler que l’interdiction devrait concerner tous les emballages des aliments pour les enfants âgés de moins de trois ans, avec une extension rapide à tous les emballages alimentaires. Car la protection du foetus pendant la grossesse passe également par une réduction d’exposition de la maman, avant, pendant et après la grossesse.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à relire ces articles et à consulter le site de HEAL dédié à cette problématique