La hausse des tarifs SNCB s’inscrit dans une logique de démantèlement du réseau
Inter-Environnement Wallonie constate et déplore que la hausse des tarifs appliquée par la SNCB depuis ce 1er février s’inscrit dans une logique de démantèlement du réseau. En pénalisant outrageusement les petits trajets, la société nationale entérine un partage du marché entre le rail et la route dans lequel les objectifs de rentabilité font fi des enjeux de mobilité.
Depuis ce 1er février, la SNCB a adapté ses tarifs (à la hausse, cela va s’en dire). Son contrat de gestion lui permet effectivement de procéder à une augmentation annuelle sur base de critères de qualité (régularité des trains) et de l’indice santé. Cette augmentation ne peut toutefois dépasser un plafond de 4%. Il convient tout d’abord de s’interroger sur la fiabilité des « critères de qualité » conditionnant la révision des tarifs : c’est en effet la SNCB elle-même qui fixe la méthodologie de son monitoring et réalise sa propre évaluation ! On se trouve dès lors face à un certain nombre d’incongruités qu’aucun audit digne de ce nom ne cautionnerait : flou certain sur la notion de « force majeure » ; indulgence extrême envers les « retards ponctuels » inférieurs à cinq minutes en bout de parcours ; non prise en compte de la « suppression » des trains…
Mais par-delà cette légèreté procédurière, c’est la stratégie mise en ½uvre pour l’application des hausses qui interpelle. Il faut savoir que le plafond de 4% concerne la moyenne des augmentations ; or, il apparaît à l’analyse que les parcours à courte distance voient leurs coûts augmenter dans des proportions bien supérieure : +14% pour le prix minimum du billet ; +20% pour le prix unitaire d’un trajet Key-Card (carte valable pour 10 trajets). Il n’est pas inutile de rappeler qu’en 2004, lors de l’extension de la zone d’utilisation de la Key-Card, le trajet unitaire avait déjà augmenté de 36% ! Aujourd’hui, si ce « produit commercial » reste avantageux pour des trajets de plus de 8km et moins de 10 km (la fourchette est étroite !), il ne l’est plus du tout pour tous les autres petits trajets…
Cette décision de la SNCB de majorer à l’excès le prix des trajets courtes distances n’est ni innocente, ni anecdotique. Elle s’inscrit dans une politique de recentrage de l’activité sur les grandes lignes et constitue une suite logique à la fermeture des petites gares décidée ces derniers mois. La stratégie est claire : on privilégie les grands n½uds ferroviaires plus distants, à charge pour les voyageurs de les rejoindre par la route, des parkings étant créés pour les y accueillir. Tiens, ironie…, la FEBIAC pense la même chose !Le problème est que, s’il sert les objectifs économiques des deux parties, ce partage du marché entre le rail et la route fait totalement fi des enjeux de mobilité et de pollution…
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