Le texte qui suit est le compte rendu d’un « atelier » qui s’est tenu lors de notre Université Transition Commune. Nous réalisons ce travail pour l’ensemble des moments de réflexions qui ont eu lieu lors de cette manifestation qui a connu un beau succès et a été très appréciée des personnes qui s’y sont rendues (ce sont les questionnaires d’évaluation qui le disent ! ;-)) Nous les diffuserons donc régulièrement dans les prochains numéros de nIEWs.
Intervenant : Christian Jonet de la Ceinture aliment-terre liégeoise
La Ceinture aliment-terre liégeoise est née en novembre 2013 lors d’une soirée de lancement intitulée « comment produire l’alimentation de Liège de manière durable ? ». Huit coopératives à finalité sociale ont été créées. Résultat, à Liège, le nombre de maraichers est alors passé de 20 à 70 en deux ans et des coopératives de vente furent créées.
De plus, de nouveaux liens entre les maraîchers et les agriculteurs traditionnels ont été créés, construits sur la confiance. L’implication des autorités publiques a également été importante car elles ont mis, par exemple, des terres communales à disposition.
D’autres projets sont dans les cartons : alimentation de cuisines collectives en circuits courts, ferme-pilote agroécologiques, épiceries de produits locaux, halls relais agricole, etc. Ce développement est un mouvement de fond qu’il semble souhaitable d’accompagner et de structurer : création de chaînons manquants, mutualisation d’outils, innovation technique ou culturale, etc.
Les valeurs du mouvement sont par exemple : favoriser l’accès de tous à une nourriture de qualité, produite dans des conditions écologiquement et socialement décentes, renforcer la souveraineté alimentaire des populations, ici, comme ailleurs, construire des alternatives crédibles contre la grande distribution ou encore contribuer à la redynamisation de l’économie liégeoise.
La Ceinture aliment-terre liégeoise organise le festival « nourrir Liège » qui pose la question de la transition agricole, et qui en fait un état des lieux à Liège.
Pour aller plus loin
Intervenant : Maarten Roels de Terre-en-vue
La réflexion majeure qui inspire l’ASBL Terre-en-vue est développée dans le livre « Gouvernance des biens communs » d’Elinor Ostrom. Dans cet ouvrage, l’auteure, Prix Nobel d’économie en 2009, s’est efforcée de montrer que des collectivités pouvaient gérer de manière économiquement optimale des biens communs, à travers la création d’arrangements institutionnels.
Terre-en-vue fournit la terre (70 hectares pour le moment au niveau belge) à des maraîchers qui se lancent. Au-delà de la location de terre, c’est un laboratoire notamment autour des notions de propriété privée, d’implication des acteurs locaux, etc.
Terre-en-vue donne quelques clés de réussite telles que la nécessité de donner un accès à la terre au moins sur la durée de vie de l’agriculteur, l’importance de connecter ville et campagne (car il n’y a pas de place en ville pour une production suffisante), la nécessité d’une régulation sur le statut foncier des terres en Wallonie (la mise en place d’un régulateur du foncier au niveau régional est un combat politique clé).
L’ASBL Terre-en-vue s’est donné quatre missions : accompagner les projets agricoles d’installation et de transmission de fermes, créer et animer un réseau d’associations et de citoyens partenaires, développer une expertise relative à l’accès à la terre et à la protection des terres et enfin, élaborer un plaidoyer et des propositions politiques.
Pour aller plus loin