Nagoya, nouveau souffle ou soufflé ?

Quelque 18.000 participants représentant les 193 Parties à la Convention sur la diversité biologique et leurs partenaires ont clôturé ce 29 octobre le Sommet de Nagoya sur la biodiversité. L'accord sortit de cette grand-messe onusienne offre à la biodiversité un cadre pour le partage des bénéfices liés à son utilisation et engage les Nations dans un nouvel objectif... qui ressemble déjà à un simple effet d'annonce. L'apparence est sauvée mais pas la biodiversité car l'accord conclu est un accord a minima : la sixième extinction est en marche et Nagoya ne constituera probablement pas le point d'inflexion susceptible de redonner espoir aux espèces menacées.

Nagoya : spéculation financière sur la biodiversité

Les signaux sont là, évidents ! Le choix du développement et de la croissance mettent à mal les écosystèmes de notre biosphère. Les réponses qui sont apportées à ces atteintes sont restées jusqu'ici lacunaires malgré des engagements internationaux ambitieux ... mais non contraignants. L'eau chauffe et la grenouille d'Al Gore s'engourdit, se laissant aller sottement à sa mort assurée. Le point d'ébullition est proche, très proche et il sera probablement atteint à Nagoya dans une indifférence quasi totale. La pensée néolibérale a pris d'assaut la réunion de la Convention sur la Diversité Biologique et les gouvernements du monde risquent bien d'acquiescer à la célèbre formule de Margaret Tchatcher : There Is No Alternative. Les maigres espoirs mis dans la Convention sur la Diversité Biologique risquent bien de s'effondrer, suite au lobby des intérêts industriels et financiers, ouvrant la voie à une dangereuse financiarisation de la biodiversité au détriment de réels engagements en terme de protection.

L’Europe s’engage pour la biodiversité, pas pour le climat

Les ministres européens de l'environnement se sont réunis ce jeudi 14 octobre à Luxembourg en vue d'arrêter les positions que l'Union défendra lors des prochains sommets mondiaux sur la biodiversité (Nagoya) et le climat (Cancun). Si la position adoptée en matière de lutte contre la perte de diversité biologique apparaît satisfaisante, il en va tout autrement pour ce qui est de l'enjeu climatique. En effet, en dépit de nombreux éléments plaidant en ce sens, les 27 n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une révision à la hausse de leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2020. Pour les organisations environnementales (Fédération Inter-Environnement Wallonie, Inter-Environnement Bruxelles, Bond Beter Leefmilieu, Brusselse Raad voor het Leefmilieu, Greenpeace, WWF, Natagora et Natuurpunt), l'Union a manqué une occasion de poser un geste fort dans la lutte contre les changements climatiques et de prendre une place à l'avant-garde de la révolution verte qui s'annonce.

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