L’accord de Cancun sauve le processus, pas le climat

Au bout de deux semaines de négociations intenses, les gouvernements réunis à Cancun pour le Sommet des Nations-Unies pour le climat ont réussi à restaurer l’espoir d’aboutir à terme à un accord climatique. Si le mouvement environnemental belge salue ce résultat modeste, il rappelle que l'ambition de la communauté internationale demeure insuffisante face à la hauteur du défi climatique.

Cancun : pendant le blocage US, la négociation continue…

Avec son autoroute urbaine, ses 4x4, ses shopping centers, ses grands hôtels de luxe climatisés, Cancun apparaît quasi plus américaine que mexicaine ! Pour ceux qui rêvaient d’une COP aux Etats-Unis, l’alternative ne pouvait pas être plus ressemblante… Ce décor presque familier, les plages enchanteresses en plus, n’a pourtant pas contribué à assouplir les positions de la délégation US, bien au contraire.

Cancun, état des lieux avant le sprint final

Depuis le 29 novembre, Cancun, au Mexique, accueille la seizième Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climat (COP16). Les délégués de près de 200 pays sont réunis durant 15 jours afin de se pencher sur le climat de notre planète. Les symptômes du malade s’amplifient – 2010 est en passe d’être l’année plus chaude jamais enregistrée – et les remèdes à lui administrer sont connus – depuis le dernier rapport du GIEC, on sait qu'il faudra diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre de la planète d’ici 2050 si l’on veut avoir une chance de rester dans la limite soutenable de 2° d’augmentation de la température globale avant la fin du siècle. Pourtant, on le sait déjà, Cancun, pas plus que Copenhague, ne débouchera sur l’accord global ambitieux et contraignant dont nous avons tant besoin.

Changements climatiques: à qui profite l’immobilisme?

Dans une tribune publiée ce mardi par “L’Echo”, Rudi Thomaes, administrateur-délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), met en garde contre une position européenne trop «positive» lors des négociations sur la lutte contre les changements climatiques qui viennent de débuter à Cancun. Le patron des patrons belges déclare notamment qu’«introduire maintenant de manière unilatérale une réduction de 30% (des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à 1990 – NDR) représente pour nos entreprises un tel pas de géant que nous devrons supprimer et délocaliser des usines et des emplois». Pour les associations environnementales (Fédération Inter-Environnement Wallonie, WWF, Greenpeace et Bond Beter Leefmilieu), cet argument est faux car il n’y a nul «pas de géant» à franchir. En effet, aujourd’hui déjà, une réduction de 17 % a été réalisée. Se limiter à 20 % de réduction signifierait par contre que notre industrie n’aurait plus aucun effort à fournir dans les 10 années à venir ! Cela nous coûterait toute notre crédibilité et coulerait l’espoir de pouvoir contrôler les changements climatiques. Les associations considèrent en ce qui les concernent que la prise de leadership dans la lutte contre les changements climatiques ne constituera pas un handicap mais au contraire un atout pour l’économie européenne.

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