La gestion de notre faune sauvage pose de nombreux problèmes. Laissée aux seules mains des chasseurs avec, comme seul garde fou, un cadre législatif d’une autre époque : il ne pouvait en être autrement… Ces dérives ne sont heureusement pas systématiques mais, si l’on persiste à fermer les yeux sur ces excès, ce pourrait être le cas…
Nombre d’agriculteurs, propriétaires forestiers, privés ou publics, naturalistes mais aussi un nombre important de chasseurs sont les témoins de cette évolution. L’espoir était pourtant de mise. En 2003, après de nombreuses auditions et un travail conséquent, les parlementaires wallons adoptaient une résolution sur la chasse à destination du Gouvernement wallon. Les différents constats mais aussi les ébauches de solutions y faisaient consensus. Hélas, ces propositions sont restées lettre morte lors de la précédente législature. La Déclaration de Politique Régionale invite l’actuel gouvernement à remettre le dossier sur la table, mais force est de constater qu’il reste « en affaire courante »…
A quelques semaines de l’ouverture de la chasse, la Fédération ne résiste pas à l’envie de vous livrer, en exclusivité, quelques récits de chasse qui illustrent ces dérives. Des dérives pour les uns qui font parfois l’orgueil des plus grandes chasses de notre royaume ! Ces histoires nous sont parvenues par le biais de passionnés, naturalistes, traqueurs ou parfois chasseurs perplexes, voire réellement inquiets de l’évolution de leur passion.
L’objectif poursuivit en diffusant ces « faits divers » est, d’une part, de montrer les rouages et les dérives de certaines chasses, à travers des situations réelles, relatées et validées par différentes sources et d’autre part, de décrypter, d’analyser les faits pour y proposer les solutions adéquates. Une analyse et des propositions qui permettent de limiter les dérives. Nous aurions également pu mettre en évidence les territoires de chasse « exemplaires » – il y en a plus d’un – mais ils n’ont pas besoin d’une révision législative mais simplement qu’on mette fin aux excès pointés.
L’équilibre forêt-gibier
La question des surdensités de cervidés et de sangliers peut apparaître étonnante pour un novice. Pourquoi un chasseur dont l’intérêt est d’avoir un beau tableau de chasse en fin de journée laisserait-il une partie importante du gibier en place. Cette situation, qui prédominait dans le passé, a aujourd’hui laissé la place à une gestion plus pointue du gibier dont l’objectif est de maintenir le capital (bien souvent les animaux femelles) pour n’en retirer que les intérêts. Et si le capital augmente un peu, les intérêts suivront…
La réalité est cependant un peu plus complexe. Pour l’illustrer, la Fédération a produit une vidéo qui aborde la question de l’équilibre forêt-gibier. Son objectif est d’interpeller les citoyens et le politique quant à la nécessité de régler le problème de la surdensité de grands gibiers sur le territoire wallon. Laquelle a des conséquences importantes sur le maintien des écosystèmes forestiers, tant en terme de production sylvicole que de maintien de la biodiversité.
A travers cette vidéo, nous décrivons objectivement la situation existante, tant en ce qui concerne les causes du déséquilibre que des facteurs qui le maintiennent. Pour ce faire, nous avons interviewé divers intervenants dont des scientifiques, des chasseurs, des environnementalistes, des propriétaires forestiers et des mandataires politiques. La vidéo décrit la difficulté pour les personnes impliquées de sortir de la situation actuelle, tout en se faisant l’écho des solutions proposées.
Pour en savoir plus sur les surdensités et leur conséquences :
Une politique de la chasse sclérosée…