Climat : ce que la Fédération Pétrolière Belge répond à IEW

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Suite à notre article intitulé « Quand la Fédération Pétrolière Belge salue le travail des climato-sceptiques » et aux questions que nous avons transmis à cette fédération pour lui demander de clarifier sur son positionnement sur les changements climatiques, nous avons reçu une demande d’un droit de réponse de son Secrétaire général. Nous le publions ci-dessous ainsi que deux brefs échanges entre la FPB et IEW.

Droit de réponse

Monsieur Lecocq,

J’ai pris connaissance de votre lettre d’information nIEWs n°174 et du contexte dans lequel vos trois questions me sont posées.

Plutôt que de répondre par écrit à des questions découlant d’une intervention que j’ai faite lors d’une conférence à l’Académie Royale de Belgique  (les propos que vous me prêtez sont par ailleurs partiellement incorrects – ainsi je n’ai pas déclaré être ingénieur commercial … étant ingénieur civil physicien), je vous suggère d’organiser un débat contradictoire sur les sujets nombreux que vous abordez dans votre lettre d’information électronique, où vous jetez le discrédit sur la Fédération Pétrolière Belge en amalgamant les positions que nous défendons avec celles de lobbyistes anonymes que nous ne fréquentons pas et en ne reflétant nos vues que de manière sommaire et partisane (ainsi vous extrayez un élément de phrase de notre mémorandum politique « la FPB demande d’éviter tout objectif en matière d’énergies renouvelables à l’horizon 2030  » en omettant volontairement ce qui suit « en particulier si celui-ci interfère avec le mécanisme de réduction des émission de carbone »).

Rassurez-vous, je ne suis pas un « climato sceptique » comme vous le dites (et les propos que j‘ai tenus à l’Académie Royale de Belgique  ne corroborent pas cette affirmation de votre part), « écolo sceptique » sans doute ne fut-ce qu’à examiner attentivement comment vous extrapolez les positions de la fédération pétrolière,  et sceptique toujours dans le sens où je ne n’oublie pas la condition première de la pensée rationnelle, le « dubito » du « cogito ergo sum ». Selon moi, si une critique doit être adressée au GIEC, et dans une certaine mesure à des organisations aussi utiles que la vôtre, c’est de finir par passer de l’explication, au sens du scientifique éclaireur, à la prédication, au sens du prédicateur éclairé, et de considérer que des recommandations scientifiques ont force d’injonctions politiques.

Rassurez-vous, si vous pouvez l’être encore : la fédération  pétrolière et ses membres ne « réécrivent pas la science quand elle ne leur convient pas » (ni vous non plus j’imagine) et nous ne remettons pas en cause le changement climatique et ses causes multiples. Mais sans cesse asseoir au premier banc des accusés les sociétés pétrolières comme vous le faites inlassablement réduit le débat à une dimension conflictuelle (ce que vous aimez manifestement).

Puisque vous me faites l’honneur de considérer que ceux qui dirigent la Fédération Pétrolière ne sont « pas plus bêtes que d’autres », prouvons le en nous rencontrant dans un débat contradictoire, que je vous suggère d’organiser puisque les questions se bousculent dans votre tête.

Evitez-moi de devoir « gagner de manière hideuse ou perdre noblement  » comme vous l’envisagez, et je vous éviterai de triompher sans gloire pour avoir vaincu sans péril.
Au plaisir donc de cette rencontre, pour autant que vous la jugez utile au débat d’idées et au progrès des idéaux que chacun nous défendons.

Jean-Louis NIZET
Secrétaire général de la Fédération Pétrolière Belge
23 juin 2015

Réaction d’IEW

Merci Monsieur Nizet pour votre message qui peut, selon votre souhait, trouver place dans notre prochaine newsletter. D’emblée il me semble utile de préciser que mon article ne se veut pas une critique de votre personne. Il s’agit d’une demande de clarification du positionnement de la FPB sur le climat, qui vous est adressée en tant que Secrétaire général de cette organisation.

Précisons aussi que notre intention n’est pas d’amalgamer la FPB à qui que ce soit, même s’il nous semble pertinent d’informer nos lecteurs d’un contexte documenté d’exemples de lobby pétroliers étrangers douteux. Ainsi si vous relisez l’article, nous ne disons pas que vous êtes climato-sceptique, pas plus que nous ne disons que la FPB réécrit la science, ou qu’elle a recours à des consultants anonymes. En ce qui concerne la FPB, notre demande est qu’elle puisse, dans le contexte que nous relatons, clarifier sa position envers la science du climat.

Par ailleurs, si un débat public entre la FPB et IEW sur ces enjeux liés au climat pourrait avoir du sens (dans une formule qui serait à définir ensemble), cette possibilité ouverte n’empêche en rien que vous puissiez clarifier dans l’écrit la position de la FPB, en particulier si vous estimez qu’il ne lui a pas été fait justice. C’est les sens des deux premières questions que nous vous avons adressées.

Pour terminer et d’un point de vue plus personnel, nous respectons les hommes et les femmes qui travaillent pour l’industrie pétrolière, comme je le suggérais en conclusion de mon article, même si je peux concéder que le langage de victoire et de défaite que j’ai emprunté à Berman n’est pas le plus approprié pour ouvrir un dialogue.

Bien à vous,
Noé Lecocq

PS : L’enregistrement de la conférence étant de qualité médiocre, il est possible qu’une erreur ait été faite lors de la retranscription de votre titre académique. Vous conviendrez que ceci n’est pas l’essentiel.

26 juin 2015

Réponse de la FPB

Monsieur Lecocq,
Je vous remercie pour cette réponse et attends donc la publication de ma réaction à votre article.
Nous aurons par ailleurs l’occasion de débattre, d’une manière ou d’une autre, des positions de la fédération pétrolière belge à l’égard du changement climatique.

Bien à vous,

Jean-Louis NIZET
Secrétaire général de la Fédération Pétrolière Belge
29 juin 2015

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