La procédure d’enquête publique est un des moments de la phase d’instruction des demandes de permis indispensable pour permettre aux citoyens, non seulement de prendre connaissance des éléments du dossier, mais également pour formuler leurs observations et remarques à l’égard du projet pour lequel une demande de permis est sollicitée.
En effet, tout au long de la durée de la réalisation de l’enquête publique, le citoyen aura non seulement la possibilité de consulter le dossier administratif mais également la possibilité, sur base des informations obtenues, de formuler d’éventuelles réclamations. A la différence de l’accès à l’information où la personne qui souhaite disposer d’une information environnementale ne doit justifier d’aucun intérêt, la lettre de réclamation devra être rédigée par une personne disposant d’un intérêt (par exemple, les riverains habitant à proximité du projet, le propriétaire d’une maison d’habitation située non loin du projet faisant l’objet d’une demande de permis quand bien même il n’occuperait pas de manière effective ladite habitation).
La lettre de réclamation doit contenir des observations et des remarques étayées et objectives et, dans la mesure du possible, corroborées par des documents probants. Au niveau du contenu même du texte, il est toujours adéquat que la lettre de réclamation contienne notamment des informations sur :
l’intégration du projet par rapport au cadre bâti et non bâti;
les raisons objectives pour lesquelles le projet ne convient pas en étayant ces affirmations par la production de documents probants;
les éventuelles problèmes de procédure s’il y en a (respect des exigences légales);
l’impact que le projet pourrait avoir sur d’autres communes.
Bien que cela soit légitime, et sans porter le moindre jugement de valeur, il arrive fréquemment que des lettres de réclamation contiennent exclusivement des considérations subjectives lesquelles présentent un aspect trop « sentimental ». A titre d’exemple, il est plus efficace de dire « la construction de cette entreprise au sein de la zone d’habitat méconnaît le prescrit de l’article 26 du CWATUP définissant la zone d’habitat et les activités qui y sont autorisées » plutôt que de dire « j’ai décidé de vivre dans la maison de mes parents dans ce village de campagne pour écouter les oiseaux chanter et si l’entreprise devait être autorisée, je ne les entendrai plus ». Les considérations d’ordre plus affectif doivent être réduites à leur plus simple expression.
Le dépôt d’une lettre de réclamation la plus objective et la plus étayée possible aura pour conséquence de forcer la réflexion de l’autorité appelée à délivrer le permis.
Le contenu de la lettre de réclamation demeure très important dès lors que si l’autorité appelée à délivrer le permis décidait de ne pas tenir compte des réclamations formulées, elle aura l’obligation d’énoncer les raisons pour lesquelles elle n’a pas tenu compte des arguments soulevés par les réclamants. Si l’autorité s’abstenait de toute motivation à ce sujet, les réclamants disposeront de la possibilité d’introduire un recours, dans des délais de rigueur, soit devant le Gouvernement wallon soit devant le Conseil d’Etat selon le type de permis délivré.