Le principal producteur d’électricité belge devrait prendre des leçons d’écologie. Inviter ses abonnés à économiser l’énergie en leur offrant un voyage aux antipodes, il y a un stuud !
Alors que plusieurs membres de la coalition climat manifestaient ce mercredi 4 juin 2008 sur les pavés de la place Royale afin de demander un transfert significatif des bénéfices indus d’Electrabel vers le gouvernement en vue de permettre l’instauration d’une politique énergétique durable tant en termes de production que de consommation, Electrabel envoyait un courrier pour participer à la journée mondiale de l’environnement qui a eu lieu le 5 juin.
Le comique s’est invité à l’opération. Le jour même où les manifestants lâchaient des ballons (pour la photo, cliquez) pour symboliser l’évaporation de l’argent de consommateurs, nous recevons un courrier d’Electrabel contenant un ballon à gonfler (!) afin d’en faire une photo et de participer à un concours. La lettre accompagnant le ballon annonce le thème du défi de la journée mondiale de l’environnement cette année : la diminution du CO2.
Et Electrabel de se mettre en valeur sur sa capacité à diminuer les émissions de CO2. Par contre, et le comique devient tragique, la société offre comme premier prix un voyage en Nouvelle-Zélande, pour rappel aux antipodes de la Belgique, ce qui veut dire un aller-retour d’au moins 36.560 km ou 8,04 tonnes d’émissions de CO2[Calcul effectué avec [www.co2logic.be]]. Mais Electrabel ne dit pas comment ni même si elle compte compenser ces émissions…
Par ailleurs, Electrabel se targue d’être un important producteur d’électricité verte en passant sous silence l’importance dans sa production d’électricité d’origine nucléaire. La production d’électricité est aujourd’hui au c½ur d’un débat influencé par les obligations belges en matière de réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Profitant de la faiblesse des effort belges dans le domaine et manipulant le débat, Electrabel essaye de monnayer la prolongation du fonctionnement de ses centrales nucléaires. Celles-ci sont pourtant déjà bien amorties et l’incident survenu le 4 juin 2008 à la centrale de Krsko en Slovénie doit servir d’avertissement. De technologie similaire aux réacteurs des centrales belges et françaises, malgré des années d’expérience, ces derniers ont encore montré qu’ils ne sont pas tout à fait sûrs[[La France a déjà du procédé au démantèlement anticipé de certains réacteurs de ce type.]] .
Il est donc temps pour le gouvernement de s’atteler à définir une véritable politique énergétique. Au minimum, celle-ci:
confirmera la sortie du nucléaire et en offrant un cadre d’investissement plus sûr pour les opérateurs,
exigera la récupération des bénéfices indus d’Electrabel,
utilisera cet argent pour assurer le redéploiement énergétique de la Belgique, vers des technologies innovantes et renouvelables,
sensibilisera la population économies d’énergie, de manière volontaire et par des investissements,
instaurera une communication rationnelle et transparente sur les questions énergétiques.