Chers lecteurs,
L’année 2019 est une année de renouvellement des CCATM, suite aux élections communales de 2018. Sur les 262 communes en Wallonie, Il y a actuellement 218 CCATM. Plusieurs communes, qui n’avaient pas encore de commission d’aménagement du territoire et de mobilité, pensent à en mettre une sur pied. Pour alimenter les membres des CCATM et les acteurs de l’aménagement du territoire aux enjeux d’environnement et de participation, la réalisation du bulletin de liaison des CCATM est confiée à IEW depuis plus de quinze ans. Aujourd’hui, la Lettre des CCATM passe au format digital et change de nom pour marquer le coup. Le périodique s’appelle désormais Echelle Humaine.
Ce numéro 1 d’Echelle Humaine se centre intégralement sur la CCATM et sur son fonctionnement.
Pour accéder aux archives de la Lettre des CCATM en version pdf, c’est ici, du n°1 au n°95.
Pourquoi « Echelle humaine » ? Pourquoi passer au digital ?
1. Pourquoi « Échelle humaine » ?
« Échelle », comme un outil très connu du monde du bâtiment.
« Échelle », comme une notion indissociable de la géographie et de la fabrication de plans en tous genres.
« Humaine », comme l’adjectif qui, au sens figuré, évoque la compréhension, la capacité d’empathie, l’attention, les petites failles qui rendent sympathique.
« Humaine », comme ce qui est propre à l’homme en tant qu’espèce.
L’échelle humaine se réfère à la taille des humains et à leurs perceptions. Vu que nos dimensions et nos affects varient, c’est là une mesure toute relative, mais c’est justement dans cette variabilité que se situe la sensibilité de notre propos.
L’échelle humaine est un principe que Jan Gehl a développé, entraînant avec lui des milliers d’enthousiastes. Le lien homme-nature et les « villes à taille humaine » mettent le doigt – digital, on y revient – sur une notion plus juste et plus enthousiaste de l’urbanisme. En évitant la langue de bois, en rendant les notions beaucoup plus accessibles, Jan Gehl a réussi à associer des non-professionnels au débat. Ce qui reste aussi notre but premier.
« Échelle humaine » est un concept qui commence à circuler auprès d’un public plus large et même dans le monde politique, grâce à l’action des acteurs de terrain, notamment les Maisons de l’Urbanisme. Au même titre que le « zéro déchet », « l’alimentation durable » ou encore la « mobilité active », c’est bien plus qu’un slogan : pour IEW, c’est une notion intégratrice, particulièrement connectée aux valeurs de ce que nous considérons être un aménagement du territoire durable.
2. Pourquoi passer au digital ?
Emmanuelle Fontaine, coordinatrice de la communication chez IEW, nous explique ce qui motive le changement de format.
« Il y a trois axes qui ont motivé ce changement.
Le premier axe, qui est principal : on vit dans un monde qui se digitalise de plus en plus et qui est chaque jour plus rapide.
L’information a été transmise par le bouche à oreille, puis par l’écrit (pierre, bois, papier) et, aujourd’hui, c’est via le digital qu’on fait circuler nos connaissances. Les uns s’additionnent aux autres, sans se remplacer complètement. Il y a chaque fois une dimension supplémentaire qui entre dans le jeu. D’où notre choix, de nous inscrire dans cette dématérialisation.
Le second axe, c’est la volonté de contrebalancer la présence des fake news et des contenus pas toujours qualitatifs sur la Toile, en proposant un contenu juste, fédérateur, qui soit aussi attractif. Avec une communication de plus en plus émotionnelle, il est important de s’insérer dans ce cadre avec des messages clairs et complets, qui rendent service au citoyen, qui lui servent de support dans ses débats, dans ses réflexions, dans ses actions. La communication, aujourd’hui, repose sur un accès et un partage très rapides, avec une foule d’informations qui sont parfois fausses, parfois dépassées, parfois incompréhensibles. Cela nous semble crucial qu’un discours éclairé sur les questions environnementales, et ici plus précisément sur l’aménagement du territoire, puisse avoir sa place dans le monde digital, qu’une recherche d’info experte débouche sur des contenus qui stimulent les sens, et que nos outils soient partageables.
Mon troisième axe, c’est la cible. La jeune génération est déconnectée des médias classiques (journaux papier, JT de la télé, infos à la radio). Pourtant c’est cette génération qui est la plus touchée par nos sujets. Tous communiquent davantage au travers des réseaux sociaux que sont Facebook, Instagram, Snapchat, … IEW travaille pour un territoire plus inclusif, utilisé dans un plus grand respect de l’environnement et des personnes, et cela passe aussi par les gens qui ne vont plus vers les médias dits « traditionnels ». Nous aimerions pouvoir aussi partager avec eux. »
Où est le rapport entre les CCATM et l’échelle humaine ?
S’il y a bien une assemblée à échelle humaine, c’est la CCATM, parce qu’elle se compose de citoyens, choisis sur base de leur intérêt à s’impliquer dans le développement de leur commune, dans le but de conseiller l’autorité communale.
- La CCATM ne prend pas elle-même la décision finale (accorder ou pas le permis, par exemple). Mais elle joue un rôle instrumental dans l’instruction des dossiers ; l’autorité doit tenir compte de son avis et expliquer pourquoi elle le suit ou s’en écarte, pour chaque décision communale où son avis est requis.
- La CCATM est à échelle humaine parce qu’elle ne DOIT PAS se composer d’experts. Son expertise, collective, peut être stimulée ou réduite à néant par le cadre des réunions. A ce titre, il importe de favoriser l’émulation et la collégialité, de mettre en valeur les compétences de chacun pour obtenir le meilleur de la CCATM.
Pour exprimer ces principes avec toute la verve et la véracité qu’ils méritent, Echelle Humaine ouvre une rubrique « Ambiance » aux témoins de première ligne. Membres de CCATM, CATU’s, échevins, sont appelés à nous expliquer ce qui, selon eux, permet de faire vivre une CCATM. Dans ce numéro 1, Philippe Soutmans, de La Bruyère (Province de Namur), ouvre le bal.
Vous avez lu cet éditorial jusqu’ici, merci ! Vous ne refuserez pas une petite friandise digitale ?
Prémonition pleine d’humour qui montre un quotidien rivé aux écrans, ce mini-métrage français de 1947, conservé dans les archives de l’INA, prophétise sur l’omniprésence des téléphones, écrans et informations audio-visuelles dans notre vie intime et publique, en faisant un petit clin d’œil à la sécurité routière et à l’importance de créer du lien.