Le 3 février 2023 a eu lieu un colloque qui met un terme à une recherche de deux ans coordonnés par l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) et menée avec Canopea (ex Inter-Environnement Wallonie – IEW), grâce à un financement du SPF de programmation Politique scientifique (BELSPO). Cette recherche est intitulée « CRIM-BIODIV – Criminal behaviour against biodiversity ».
Le projet
La biodiversité est attaquée sur plusieurs fronts en Belgique. Le besoin vital d’espaces naturels et de végétalisation urbaine, l’occupation territoriale de ces espaces et sa distribution inégale, l’information relative des citoyens quant à la protection de la biodiversité, les marges de manœuvre dont disposent les acteurs chargés d’en contrôler et d’en sanctionner les atteintes, ou la multiplicité des sanctions (administrative ou pénale ; préventive ou répressive) sont autant d’enjeux environnementaux et sociaux majeurs. Par une alliance inédite entre chercheurs en sciences humaines et chercheurs en sciences du vivant, la recherche CRIM-BIODIV vise à appréhender les réalités sociales multiples dans lesquelles les questions de conservation de la biodiversité prennent place, et à développer l’expertise criminologique sur la protection de la biodiversité.
Le colloque
Le colloque visait à mettre en avant quelques enjeux identifiés dans le contexte de la recherche autour des (ré)actions – voire l’absence de (ré)actions – face aux atteintes à la biodiversité.
La première partie traitait de la (des) COHABITATION(S) entre la biodiversité et les activités humaines. Quelle biodiversité est-« on » disposé à accepter et à défendre ? Comment se distinguent les positionnements en matière de protection de l’environnement ? Quelles tensions apparaissent quand le développement humain interroge la protection de la biodiversité, notamment à travers la question des territoires ?
La seconde partie s’attardait sur les COULISSES DE L’ACTION, soit les logiques et mécanismes peu (ou pas) visibles qui sous-tendent la mise en place des normes en matière d’environnement et l’efficience de celles-ci. Il s’agira d’identifier les « problèmes », les freins ou les conditions d’(in)efficacité des normes protectionnelles en matière d’environnement.
L’aftermovie et les présentations
Retrouvez un résumé de ce colloque en vidéo, ce qui par ailleurs vous replongera dans l’atmosphère particulière de la journée notamment vu le lieu où il s’est déroulé.
Et les présentations de :
- Vinciane Schockert, (Attachée qualifiée au Département de l’Etude du Milieu Naturel et Agricole – Direction de la Nature et de l’Eau du SPW – Expert Mammifères). Muscardin, blaireau, loup, etc… autant d’enjeux de cohabitation variés avec des mammifères protégés.
- Marc Dufrêne, (Université de Liège, Gx-ABT, Biodiversité et Paysage). Ce que nous révèlent les multiples étapes et formes de l’érosion de l’efficience de textes légaux en matière de conservation de la nature.
- Juliette Woitchik, (Doctorante, Université Saint-Louis – Bruxelles). La toxicité et ses incertitudes : contamination durable du fleuve Rio Doce (Brésil) par l’industrie minière.
- David Scheer, (INCC). Chasse et braconne. Sanctionner les dommages écologiques ?
- Carole Billiet, (Head Environmental Law Unit UHasselt). Propos conclusifs. Le murmure de narratives entre la loi et l’imaginaire.
- Canopea, Industrie et biodiversité : un cas pratique.
Plus d’information sur le site d’INCC