Vous avez probablement reçu en cette fin d’année votre redevance-taxe-facture « déchets ». Son montant constitue un forfait qui couvre un service minimum. Mais quel service? La facture n’en dit rien, pas plus qu’elle n’informe ni ne sensibilise le contribuable aux enjeux du secteur. Une occasion manquée ?
Paie et ne te pose pas trop de questions
J’ai payé (avais-je le choix ;-)). Bien, mais quels services sont couverts par cette redevance ? Quel pourcentage du coût du système de gestion des déchets mis en place représente-t-elle ?
En payant, au développement de quel type d’outils ai je contribué ? Qu’est devenu le contenu de mon sac ? Quelle distance a-t-il parcouru ? Pour finir brûlé ? Trié ? Enfouis en décharge ?
J’ai par ailleurs acheté des sacs toute l’année : 3 rouleaux de 10 sacs de 60 litres pour 30 euros en tout, si mes souvenir sont bons, pour ma petite famille de 5… Est-ce beaucoup ? Combien de sacs utilisent d’autres familles comme la mienne ? Et les célibataires ?
Pourquoi ne m’informe-t-on pas sur mes déchets organiques qui pèsent bien lourd dans ma poubelle… N’existe-t-il pas de filière de ramassage et traitement de ces fermentescibles ?
De tout cela, ma facture ne me dit rien…
Pollueur-payeur, OK. Mais nin biess !
Le principe du « pollueur-payeur » est un sain principe défendu par la Fédération. Il nous semble justifié de faire porter par le pollueur le coût de gestion de ses déchets. Outre l’aspect de responsabilisation et couverture des coûts, ce principe a un objectif fort de sensibilisation : prendre conscience du coût de la (sur)consommation et la frénésie du changer/jeter !
Mais ne puis-je, en retour, sur la facture même, recevoir un minimum d’explication et partant, d’information pour mieux gérer mes déchets ? Ce qui, c’est bien connu, profite à l’environnement mais aussi à mon portefeuille et aux finances de ma commune.
Aujourd’hui, c’est un peu le vide de ce côté. Effet de responsabilisation? Zéro ! Effet de prévention (réduction de la quantité de déchets) ? Zéro ! Effets collatéraux de dépôts clandestins ou d’incinération à domicile des déchets (extrêmement dommageable pour la santé)? Probables…
De timides avancées
Et pourtant l’administration régionale a mis, sur son site, des informations : une liste de FAQ assez intéressante à consulter… Elle donne des précisions sur le service minimum inclut dans la taxe-redevance forfaitaire, sur le mode de calcul à considérer pour définir le montant de cette taxe… Par ailleurs, l’arrêté du Gouvernement wallon qui impose la mise en oeuvre du coût vérité prévoit un modèle d’annexe à la taxe-redevance qui devrait donner une série d’informations au citoyen.
Dilemme !
Les communes restent responsables de la salubrité publique, elles ont leur autonomie et c’est donc à elles de réfléchir et mettre en place un système qui leur convient, et qui convient à leurs concitoyens, le tout dans un cadre régional défini.
La tâche n’est pas toujours aisée. Prenons l’exemple des sacs (ou kilos) – inclus dans le montant du service minimum – normalement à destination des ménages. Combien ? Demandent les communes. À vous de voir répond la Région.
Dans l’exemple évoqué en début d’article, 30 sacs sur l’année ont été utilisés pour 5 personnes : donc 6 sacs/hab/an. Quel serait l’effet de sacs « gratuits » ? Une production plus élevée ? Une plus grande conscience de l’importance de trier ? Ou encore, sans aide, la multiplication de dépôts sauvages ?
A bien y regarder, le bilan financier de cette famille est de 105 euros par an, soit 5 centimes/jour/personnes. Excessif pour la facilité de voir disparaître ses poubelles chaque semaine de devant sa porte et un accès illimité au parc à conteneur ? Difficile à dire, sans comparaison possible.
Et vous ?
Qu’avez vous payé ? Quelles informations avez-vous reçues en annexe à votre feuille taxe-redevance-facture ?
Nous nous proposons de faire une petite enquête : envoyez nous une copie de votre « facture » et nous comparerons les informations. Résultats sur le site de la Fédération.