Déchets nucléaires : pas de solutions… mais beaucoup de problèmes!

Les autorités de contrôle ont découvert sur le site de Belgoprocess, à Dessel, des fûts de déchets radioactifs présentant une substance gélatineuse suspecte, annonçait « Le Soir » ce vendredi 20 septembre. (Voir photos ici) Au total, sur les 58 colis inspectés depuis la découverte des cinq premiers anomalies, en février dernier, 42 s’avèrent touchés par le phénomène.Tous contiennent des déchets faiblement radioactifs provenant de la centrale de Doel et stockés chez Belgoprocess en attendant la construction de l’installation définitive qui devra les accueillir pour les 300 prochaines années.
Le gel provient probablement d’une réaction chimique dans le béton, bien connue en génie civil. Selon la littérature, elle se met en oeuvre sur de longues périodes et se manifeste par la fissuration et le gonflement des bétons .

Si les fûts défectueux ne présentent pas de risque aujourd’hui, il s’agit évidemment d’un très gros problème en vue du stockage définitif de ces déchets (et d’autres bien plus radioactifs).

A la fin septembre 2013, on compte plus de 7000 colis de déchets de ce type entreposés chez Belgoprocess ou à Doel. Quelles sont les technologies disponibles en Belgique pour reconditionner ces colis à long terme ? Quel sera le coût de l’opération et qui paiera ? Autant de questions auxquelles il faudra trouver des réponses.

Cet évènement nous rappelle que ce qui «ne devrait pas arriver», selon les termes de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) arrive pourtant et pas pour la première fois. Début 2003 déjà, des fûts présentant des défauts (corrosion, mauvaise fermeture, écoulement de la matrice de bitume, etc.) avaient ainsi été découverts. Sur un total de 36.999 fûts de déchets faiblement radioactifs inspectés par l’ONDRAF depuis lors, 1.571 se révélèrent non conformes.

Le gouvernement fédéral doit prochainement se prononcer sur la solution définitive de stockage des déchets hautement radioactifs et/ou à longue durée de vie (déchets dits B et C). Au vu des problèmes rencontrés après à peine 20 ans pour les déchets faiblement radioactifs, comment peut-on penser avoir la certitude d’isoler efficacement de la biosphère les déchets hautement radioactifs pour les prochains 300 000 ans ?!? Cette illusion de toute puissance technologique prêterait presque à sourire si les risques encourus n’étaient pas aussi graves.

Il n’y a pas de vraies solutions pour les déchets radioactifs, il n’y a que des problèmes. La priorité doit donc être de limiter au maximum leur production et de fermer, comme prévu dans la loi de sortie de 2003 nos centrales nucléaires qui sont responsables de la très grande majorité de ces déchets radioactifs.

La réponse d’IEW à la consultation sur le Plan déchets (B et C) de l’Ondraf.

Cécile de Schoutheete

Anciennement: Développement durable & Énergie