« Décroissance: derrière le tabou, la solution? » On n’a pas la réponse, mais le débat avance…

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Pour sa première “Université d’automne”, la Fédération avait choisi de se pencher sur le concept de décroissance, un thème quelque peu passionnel mais qui a le mérite d’interroger clairement le modèle économique que nous souhaitons mettre en place pour faire face aux crises (environnementale, sociale, économique, financière…) auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés.

Plus de deux cents personnes – soit un sold out nous ayant obligés à refuser des inscriptions… – se sont retrouvées à Liège ce 1er octobre pour réfléchir et débattre sur cette question. Des “actes” reprenant l’essentiel du contenu de la journée seront prochainement rédigés et difusés sur ce site. En attendant, voici quelques lignes de force ressortant à la fois des exposés, des diverses tables rondes et des débats avec le public.

 Le terme “décroissance” fait débat en raison de la connotation négative qui y est/serait attachée. Beaucoup préfèrent parler d’objection de croissance.

 Par-delà le terme, le contenu même du concept doit être précisé: qu’est-ce qui doit “décroître”? Moyennant cette précision – en très gros: “la production et la consommation effrénées des pays industrialisés” – une quasi unanimité s’opère quant à la nécessité de cette décroissance sélective.

 “L’objection de croissance” est-elle conciliable avec le modèle économique capitaliste? Certains, partisans d’un “éco-socialisme” considèrent que non et que les enjeux sur la table imposent une rupture claire avec le capitalisme. D’autres, “objecteurs de croissance” pur jus, refusent d’entrer dans cette dialectique mais estiment que les choix sous-tendus par leur “objection” débouchent de facto sur une mise en cause du système capitaliste.

 Dans le prolongement du point précédent, les objecteurs de croissance sont interpellés sur leur manque de vision macro-économique, les solutions qu’ils avancent relevant de la micro-économie et des choix individuels. A l’opposé, l’éco-socialisme inscrit sa démarche décroissante dans un cadre politico-économique clairement défini (ex.: nationalisation du secteur de l’énergie).

 Le principe de l’allocation universelle divise profondément.

 Beaucoup s’interrogent sur la “transition”, les modalités de la période qui permettrait le passage de notre modèle actuelle à un modèle (plus ou moins) décroissant.

 Lors du débat rassemblant les partis politiques, les représentants Ecolo, du PS et du Front des Gauches se sont dit intéressés par les principes de l’objection de croissance et ont affirmé leur conviction qu’au moins une partie de la solution passerait par la mise en oeuvre de (certains de) ces principes. Pour le MR, par contre, les solutions ne résident pas dans la “frugalité” prônée par la décroissance mais dans les progrès technologiques qui permettront à notre mode de vie de se perpétuer tout en étant moins gourmand en ressources et moins nocif pour l’environnement. Quant au cdH, son représentant déclare un intérêt “intellectuel” et de curiosité pour la question mais avoue que celle-ci ne figure pas au rang des préoccupations actuelles du parti.

Canopea