Des appareils plus performants pour une facture moins élevée !

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C’est dans la plus grande discrétion que l’Europe vient de franchir un pas fondamental dans la réduction de ses émissions de CO2. En effet, les normes d’efficacité énergétique pour les appareils de chauffage, responsables d’environ un quart des émissions totales de CO2 en Europe, viennent d’être votées. Bénéfice attendu : une économie équivalente à près de 10% de la consommation d’électricité… Et ce n’est qu’un début.

La Directive « ecodesign » fixe des objectifs de performance pour une série de produits utilisateurs ou liés à l’énergie, tel les télévisions, les machines à laver, les ampoules, etc. La plus discrète des législations relatives à la préservation du climat et à la réduction de notre consommation énergétique engrange, lentement mais sûrement, non seulement une réduction d’émissions de CO2 mais également des économies sur les factures énergétiques des citoyens[[A usage égal – et c’est bien sûr tout le challenge d’arriver à éviter l’effet rebond !]].

Le vote récent des Etats-membres sur les chaudières et les chauffes-eau, retardé pendant cinq ans, pourrait réduire les émissions de CO2 de 136 millions de tonne par an d’ici 2020 – ce qui équivaut à retirer 65 millions de voitures de nos routes. Petit bémol : chaque jour de retard pour prendre cette décision a coûté près de 50 millions d’euros aux citoyens européens[Communiqué de presse de la plate-forme Coolproducts, calculé en utilisant le rapport [Energy Savings in Practice.]].

Certes, une partie du secteur industriel a mené quelques tentatives sournoises pour amoindrir ces normes « ecodesign » dédiées aux chaudières, mais la plate-forme « Coolproducts », qui défend la position des associations environnementales, se félicite de les voir enfin adoptées et à un niveau d’ambition largement satisfaisant[[Et cela, même si les chauffes-eau de grande taille et moins efficaces d’un point de vue énergétique, ont obtenu délai supplémentaire d’un an.]].

L’Europe peut faire mieux encore : une étude comparant les investissements dans les politiques de produit visant à augmenter l’efficacité énergétique montre qu’elle est en retard dans ce domaine, largement derrière la Chine et les Etats-Unis. Si elle veut rester compétitive, réduire les émissions de CO2 et réduire les factures énergétiques, elle doit investir plus de temps et de ressources dans la politique des produits, tout en gardant son approche transversale de la question. La révision à venir de la Directive « ecodesign » ainsi que celle, conjointe, de « l’étiquetage énergétique des produits », sont autant d’opportunités d’aller dans ce sens.

Valérie Xhonneux

Anciennement: Santé & Produits chimiques