Les médias ont relayé en abondance ces dernières semaines la méthode chaotique du gouvernement en quête de l’une ou l’autre taxe tantôt sur les billets d’avions, tantôt sur les emballages afin d’équilibrer son budget. Et comme le gouvernement fédéral ne veut pas froisser les industries concernées, c’est l’environnement qui en pâtit une nouvelle fois. Car contrairement à ce que veut faire croire le monde des entreprises, une véritable écotaxe ne pénalise pas l’économie, ni l’emploi d’un pays.
Pour rappel, l’objectif d’une éco-taxe n’est pas de renflouer les caisses de l’état mais bien de donner un signal « prix » au consommateur afin de réorienter les modes de production et de consommation de produits générateurs de nuisances pour l’environnement vers des comportements plus écologiques. Une écotaxe qui fonctionne ne rapporte rapidement plus grand-chose à l’état. Par contre, cette impulsion pour un changement des comportements est fondamentale pour répondre au défi climatique et à la raréfaction des ressources.
Contrairement aux fausse-vérités qu’assènent régulièrement les industriels de l’emballage, les plastiques non-réutilisables ont un impact important sur l’environnement tout au long de leur cycle de vie, de leur production à leur élimination. Depuis des semaines, la FEDIS répète à qui veut l’entendre que la Belgique recycle 93 % de ses emballages ! Comment interpréter ce pourcentage totalement réducteur ? En fait, la Belgique est championne du recyclage mais seulement du verre et du papier, mais pas des plastiques d’emballage. En effet, si l’on regarde de plus près les derniers chiffres de l’organisme responsable de la collecte-recyclage des emballages ménagers FOST+, sur les 187880 tonnes de plastiques mis sur le marché, seul 55460 sont recyclées, c’est-à-dire qu’au moins 70 % des emballages plastiques collectés terminent leur vie en décharge ou à l’incinérateur. Là, on est loin du satisfecit de FEDIS. Triste fin pour tous ces emballages fabriqués, transportés, éliminés grâce à une matière première, le pétrole, qu’il faut l’utiliser avec parcimonie, plus personne n’en doute!
Certes, les emballages réutilisables poussent les producteurs et distributeurs à ne pas dépasser au niveau des coûts un rayon d’action de quelques centaines de Km. Laissons le choix au consommateur ! Si celui-ci veut consommer de l’eau en provenance d’Italie, alors que l’on a de l’eau du robinet de qualité et d’excellentes eaux produites en Région wallonne, qu’il paie en connaissance de cause le prix d’un emballage non-consigné, du transport et des impacts sur l’environnement de ce choix « de luxe ». La préservation des ressources naturelles et de l’environnement a un prix, qu’on le veuille ou non. Par ailleurs, les emballages consignés ont bien d’autres avantages. Leur taux de retour est très élevé et ils finissent rarement leur vie dans la nature. Quand on apprend que le Ministère wallon de l’Equipement et des Transports a prévu 16 millions d’euros en 2007 pour le nettoyage des routes dont il est responsable et que les déchets en bord de routes sont principalement des emballages ; ça doit faire réfléchir ! En plus, le système de consignes fonctionne déjà aux Pays-Bas, en Allemagne, au Danemark, … Alors pourquoi pas en Belgique ?
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