Comment impliquer les restaurants dans la réduction des émissions de gaz à effet (GES) à Namur ? Telle était la question centrale de l’étude que nous avons menée grâce au soutien de la Fondation roi Baudouin. Nous sommes allés à la rencontre de restaurateurs, grossistes, formateurs, facilitateurs et consommateurs pour mieux comprendre ce secteur, identifier les solutions émergentes et les leviers pour les renforcer. Nous avons ainsi pu mettre en perspective les leviers prônés scientifiquement par le GIEC avec la réalité de terrain. Petit hors d’œuvre pour vous mettre en appétit … L’étude complète se trouve ici.
Fragilisés par les crises successives (COVID, énergétique, etc …), les restaurateurs sont souvent préoccupés par l’augmentation des coûts et la rentabilité de leur établissement, et leurs difficultés à trouver du personnel. Tenir compte de ces préoccupations sera essentiel pour avancer avec eux sur les enjeux environnementaux et du climat.
En plus de la saisonnalité et du fait-maison, le local et les circuits courts sont les leviers préférés des restos pour réduire les émissions de GES…. En particulier parce que leurs clients apprécient également manger wallon. Cette lame de fond sociétale est bien présente dans notre région, avec des politiques publiques qui ont durant cette législature et les précédentes largement contribué à faire de la relocalisation et des circuits courts un axe fort de l’alimentation durable en Wallonie.
La relocalisation de notre alimentation – produits locaux et en circuits courts – est en effet particulièrement intéressante comme soutien à une économie locale, pour retisser des liens entre producteurs et mangeurs, pour faciliter l’éducation, pour se réapproprier son alimentation et favoriser une démocratie alimentaire. Le GIEC précise cependant que ces modes de distribution auront un impact réellement positif sur l’environnement -réduction significative des GES, impact positif sur la biodiversité, sur l’état des sols, …- si ces modes de distribution sont combinés :
- à des pratiques agricoles durables (agroécologie, agriculture biologique, sans serres chauffées, …),
- à des changements de régimes alimentaires avec davantage de produits végétaux
- à une réduction du gaspillage alimentaire.
Si certains restaurants mettent déjà quelques stratégies en place pour activer ces leviers, sensibiliser, former et accompagner les (futurs)restaurateurs, les mangeurs et les fournisseurs, restent des priorités pour assurer un changement de trajectoire systémique autour des enjeux de l’alimentation.
Des initiatives se mettent en place … Par exemple, il y a quelques semaines, j’étais au Spring food festival, organisé par les cliniques St-Luc et la Haute Ecole de la Province de Namur. Avec un programme qui alliait santé, durabilité et… plaisir avec des animations sur le gaspillage alimentaire, sur les produits (ultra)-transformés, des conseils pour réduire son budget alimentaire, des master class avec des chefs namurois, … Nous y avons dégusté des amuses-bouches préparés par des étudiants du bachelier en gestion hôtelière – orientation arts culinaires sensibilisés aux enjeux environnementaux grâce à un programme de cours axé sur la durabilité.
Mobiliser et créer des synergies entre les acteurs et personnes qui veulent construire une transition dans le secteur de la restauration nous parait indispensable. Le 13 mai dernier nous avons rassemblé une vingtaine de personnes : restauratrices, acteurs publics, associatifs, entrepreneurs pour dialoguer autour de cette question de « comment rendre le secteur de la restauration plus durable (à Namur) ? ». Une première étape qui a permis de sentir la motivation des uns et des autres pour avancer collectivement sur ces enjeux !
Vous souhaitez en savoir plus sur cette étude : sur les constats, des pistes de réflexion et d’actions ? Cliquez ici.
Vous êtes intéressés de poursuivre la réflexion et l’action avec nous pour mobiliser le secteur de la restauration privée autour des enjeux de environnementaux ? Contactez nous !